Israël et le Hamas en guerre, jour 209

Israël et le Hamas en guerre, jour 209
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L’armée israélienne a bombardé jeudi la bande de Gaza en attendant la réponse du Hamas à une proposition de trêve, jetant le doute sur un éventuel accord après près de sept mois de guerre.


Publié à 6h29

Mis à jour à 8h35

Israël et les pays médiateurs attendent toujours une réponse du mouvement islamiste à une proposition de trêve de 40 jours associée à la libération des otages détenus en territoire palestinien, en échange de Palestiniens détenus par Israël.

En visite en Israël mercredi, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a appelé le Hamas à dire “oui” à un accord qu’il juge “extraordinairement généreux” de la part d’Israël.

Il a également exhorté Israël à abandonner une offensive terrestre potentiellement dévastatrice sur la ville de Rafah, transformée en un gigantesque camp de réfugiés à la limite sud de la bande de Gaza.

« Situation sensible »

Faute de progrès, Israël poursuit son offensive meurtrière lancée le 7 octobre après une attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien.

Au moins 28 personnes ont été tuées en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les bombardements ont visé le nord, le centre et le sud du territoire assiégé par Israël, en grande partie transformé en champ de ruines.

Fin novembre, une trêve d’une semaine a permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël. Depuis, les tentatives de médiation du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte ont échoué.

Le mouvement islamiste, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, maintient ses revendications, en premier lieu un cessez-le-feu permanent préalable à tout accord, ce qu’Israël a toujours refusé.

Un haut responsable du Hamas, Osama Hamdan, a déclaré à l’AFP que la position du mouvement était jusqu’à présent « négative », mais que les discussions se poursuivaient.

“La situation est sensible”, a ajouté Zaher Jabareen, membre de l’équipe de négociation du Hamas.

« Un plan crédible » pour les civils

Israël, de son côté, se dit déterminé à poursuivre l’offensive jusqu’à une « victoire totale » sur le mouvement islamiste, qu’il considère comme une organisation terroriste au même titre que les Etats-Unis et l’Union européenne.

Pour atteindre cet objectif, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de lancer, « avec ou sans » un accord de trêve, une offensive terrestre à Rafah, dernier bastion majeur selon lui du Hamas, où s’entassent un million et demi de Palestiniens, en majorité déplacée par la guerre.

Antony Blinken a réaffirmé mercredi l’opposition de Washington à « une opération militaire de grande envergure » à Rafah, à l’instar de nombreuses capitales et organisations humanitaires qui craignent de lourdes pertes civiles.

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, selon le Pentagone, a souligné la nécessité d’un « plan crédible d’évacuation des civils » lors d’un entretien téléphonique avec son homologue israélien Yoav Gallant.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, ont mené une attaque qui a fait 1.170 morts, principalement des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des données officielles. Israéliens.

Plus de 250 personnes ont été kidnappées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon les autorités israéliennes.

L’offensive israélienne lancée en représailles sur le territoire palestinien a fait jusqu’à présent 34 596 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Au sud de la bande de Gaza, des frappes aériennes ont visé jeudi la ville de Khan Younes, déjà rasée après des mois de combats, et des tirs d’artillerie ont été signalés aux abords de Rafah, selon des témoins et un correspondant de l’AFP.

Des témoins ont également fait état de bombardements et de combats accompagnés de tirs d’artillerie dans la ville de Gaza, au nord, ainsi qu’à Nousseirat, au centre du territoire.

L’armée a annoncé avoir frappé mercredi plusieurs “infrastructures terroristes”, dont des tunnels utilisés par le Hamas.

La guerre a causé d’immenses destructions dans ce petit territoire, où il y a désormais plus de débris et de décombres à nettoyer qu’en Ukraine, a déclaré mercredi un responsable du déminage de l’ONU.

Un responsable de la Défense civile de Gaza, Mohammed Al-Mughayyir, a mis en garde jeudi contre le danger lié à la présence de munitions non explosées. “Il y a plus de dix explosions chaque semaine dues à leur manipulation par des enfants et des civils, qui provoquent des morts ou des blessés graves”, a-t-il déclaré à l’AFP.

« Pas de répit »

Dans un atelier à Rafah, Youssef Harazi, mécanicien, espère la fin des bombardements. « La guerre a eu un impact profond sur nous. Nous ne trouvons aucun répit physique ou mental », a-t-il témoigné.

Non loin de là, les médecins ont commencé à remettre en service l’hôpital Nasser de Khan Younès, dévasté par les combats, après avoir reçu de nouveaux équipements.

“Notre priorité était de rouvrir le service des urgences, nous avons réussi à le rééquiper presque entièrement, en utilisant ce qui était disponible à l’intérieur du complexe, en empruntant à d’autres hôpitaux ou en comptant sur l’aide étrangère”, a déclaré à l’AFP le directeur de l’hôpital, Atef al-Hout.

L’aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes, principalement d’Egypte, via Rafah, sur le territoire de 2,4 millions d’habitants menacés de famine.

Les États-Unis font pression sur Israël pour qu’il autorise davantage d’aide humanitaire.

« Les progrès sont réels, mais étant donné les immenses besoins à Gaza, ils doivent être accélérés », a déclaré mercredi Antony Blinken.

Après le point de passage de Kerem Shalom, Israël a ouvert, pour la première fois depuis le début de la guerre, le point de passage d’Erez permettant l’accès au nord de la bande de Gaza à l’aide en provenance de Jordanie.

 
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