« Elle est née à 4h30 du matin, dans la nuit du vendredi au samedi », confie Anthony Weck, le directeur de l’école Sbarro, l’air un peu fatigué, comme après un accouchement, mais avec un vrai sentiment de fierté, conféré par la qualité du travail réalisé par ses seize stagiaires.
C’était une course contre la montre. Ternario, le dernier prototype maison, devait être achevé ce samedi 22 juin. Pas question de revenir en arrière. « Les familles venaient de partout. Il y a même des Marseillais», ajoute Ghislain Montavon, le directeur de l’Université de Technologie de Belfort Montbéliard (UTBM) qui héberge la célèbre école, né à Lausanne en 1992 avant de traverser la frontière pour s’installer à Pontarlier. puis un transfert à Montbéliard.
En trois temps, trois mouvements
Une aventure en trois étapes, trois mouvements. C’est justement sous la symbolique du chiffre 3 que ce prototype a été envisagé. Un clin d’œil aussi aux trois campus (Belfort, Sevenans et Montbéliard) qui composent l’unité UTBM. Pour prolonger la métaphore, la machine a été conçue avec trois sièges. Même les jantes ont été travaillées sur ce thème, avec la conception de nouveaux flasques en forme de triangle. Esthétiquement, les lignes sont fluides, rappelant les courbes d’une voiture de course d’un film futuriste.
Puisqu’il est question d’avenir, pour être dans l’air du temps et de l’ère de la transition écologique, ce Ternario bascule dans le monde de l’électrique, avec son moteur Tesla, alimenté par des batteries de Volkswagen ID, le tout développant une puissance de « 390 à 400 ch pour un poids de 1 400 kg », explique Anthony Weck. “C’est la deuxième fois que nous produisons une voiture électrique après le Dilemme qui a été présenté en 2019 à Matignon”, souligne encore François Jouffroy, le directeur de la communication de l’UTBM.
Une école de sorciers
Ce samedi, sur le parking d’Axone, les parents de futurs bacheliers ont eu la joie de découvrir, en avant-première, la « bête ». Un prototype qui, de par sa technologie, devrait être exposé sur différents salons et pas seulement ceux dédiés au monde des quatre roues. Car, à l’instar du Poudlard d’Harry Potter, cette école de sorciers (de l’automobile) sait aussi former des hommes et des femmes qui sauront appliquer les connaissances emmagasinées en matière de mécanique et de design, dans d’autres domaines. Les exemples ne manquent pas, comme Marc-Olivier Rinaldi ou Émeric Paraud, aujourd’hui impliqués dans la conception de montres de luxe. Du creuset de Sbarro surgissent les alchimistes des temps modernes.
