Discorde et mouvements dans les écoles de musique contemporaines

Discorde et mouvements dans les écoles de musique contemporaines
Discorde et mouvements dans les écoles de musique contemporaines

Le paysage des musiques actuelles est en pleine recomposition à Saintes. Un véritable feuilleton. Le 15 janvier 2024, Lorène Segui est éjectée de la présidence de la Rock School. Il lui était reproché d’avoir maintenu envers et contre tout l’organisation du Rock Summer Fest, les 8 et 9 septembre 2023, avec Louis Bertignac en tête de gondole. Le festival a laissé un trou de 30 000 euros dans les caisses de l’association. Les députés critiquent également des méthodes jugées trop autoritaires.

Pour Lorène Segui, c’était un « projet de vie » qui s’effondrait. Elle était encore moins capable de digérer les dommages collatéraux. Son fils de 5 ans a été exclu des cours de batterie. « Il était très perturbé. Il a été privé de son premier spectacle, c’est tout ce dont il a parlé. » La nouvelle présidente, Sandrine Segues, se dit désolée pour l’enfant. «C’est le résultat du comportement de Mme Segui, qui a continué à harceler nos membres», dit-elle. Une solution alternative – déplacer le garçon vers l’agence de Thénac – n’a pas abouti.

On ne rentrera pas dans les détails. Chacun a sa version, les deux camps semblant irréconciliables. Philippe Fléjou a choisi la sienne. En 2017, ce professeur de guitare a cofondé la Rock School, où il compte une soixantaine d’élèves. Il a recruté la plupart des professeurs. Mari de Lorène Segui, il a été blessé par la tournure des événements. Il a terminé l’année avant de plier bagage.

« Pas un camouflet »

Philippe Fléjou a proposé ses services aux Ateliers de Musique Contemporaine du Saintais (Asma). Nicolas Rusaouen a sauté sur l’occasion. Le président a relancé une association qui a failli disparaître. L’arrivée d’un professionnel reconnu lui permet de consolider l’offre. « Nous accueillons Philippe avec ses élèves. Ce n’est pas un camouflet à la Rock School, c’est un musicien qui a besoin de travailler. Nous aurons également un nouveau professeur polyvalent. Nous aurons une belle école de musique, avec des professeurs pour tous les instruments. »


Lorène Segui a tenu à exprimer sa colère après que son fils ait dû arrêter ses cours à la Rock School.

Philippe Ménard/SO

Il y a un potentiel de 400 étudiants à Saintes qui veulent faire de la musique. Les gens pourront choisir

Lorène Segui accompagne le transfert en appliquant les mêmes recettes. « Avec elle, le but est de faire jouer nos élèves, de leur offrir la chance de se produire sur scène », précise Nicolas Rusaouen. A cela s’ajoutent Les P’tits rockeurs, un programme d’initiation pour enfants qui ressemble beaucoup aux Titis rockeurs de la Rock School. Les Asma, qui animaient principalement des ateliers de pratiques collectives, s’impliquent dans le domaine de la Rock School. « Il y a un potentiel de 400 étudiants à Saintes qui veulent faire de la musique. Les gens pourront choisir», déclare le président.


Philippe Lutti et Sandrine Segues affirment que l’Ecole du Rock a retrouvé sa sérénité.

Philippe Ménard/SOUTH WEST

Sandrine Segues ne commente pas, préférant se concentrer sur son association. « L’École du rock se porte bien. Nous poursuivons notre démarche. Depuis le changement de présidence, nous avons plus d’adhérents, nous sommes presque 300. Cela a soudé l’équipe, qui peut s’affirmer davantage qu’avant. Et à la rentrée, nous avons un atelier d’éveil musical, dès trois ans, qui va enfin voir le jour. »

Départ en décembre

Et si tout ce monde se retrouvait sous le même toit ? L’hypothèse est plausible. La Mission Locale va s’installer dans les locaux occupés par la Rock School, dans l’ancienne école Saint-Exupéry. L’association doit quitter les lieux fin décembre. Elle étudie plusieurs pistes pour un rebond. L’une mène au site de Saint-Eutrope. Sur le papier, cela a du sens, puisqu’il abrite déjà le service municipal en charge des musiques actuelles et les locaux de… Asma.


Les Asma ont construit leur histoire sur des ateliers de pratiques collectives.

Philippe Ménard/SO

« L’idée n’est pas mauvaise. Mais nous n’avons pas trop envie de nous retrouver à leurs côtés. C’est une source de problèmes. Et puis les locaux ne sont pas propres, les murs sont des passoires, on ne peut pas y faire de musique», estime le trésorier de la Rock School, Philippe Lutti. « C’est humainement inconfortable. Nous avons des projets mais nous ne voulons pas en parler”, affirme Sandrine Segues, qui n’a cependant pas “mis Saint-Eutrope de côté”.


La Rock School assure être en pleine forme, à l’image du groupe Empty Brain lors de la soirée Balance ton groupe, le 2 février 2024 à la salle Camélia.

Philippe Ménard/SOUTH WEST

« Sur la relocalisation, rien n’est décidé », commente Véronique Cambon, l’adjointe au maire qui suit le dossier. La municipalité garde ses distances. « Nous sommes un partenaire, un facilitateur, un gardien du respect de la loi. Après, c’est une gestion interne. S’il y a des conflits, on ne traite qu’avec le conseil d’administration. Il peut y avoir de la place pour les deux. Laissons les choses évoluer. »

Lorène Segui n’a pas renoncé à jouer son propre rôle. Elle a fondé deux associations : ADN musique, qui anime des cours à Thénac et co-organise Les P’tits rockeurs avec Asma ; et RS events, «destinés à organiser des événements culturels». Lorène Segui rêve d’un Guitar Show, à Saintes, en mai 2025, mais se heurte à un manque de partenaires. Le feuilleton n’est pas terminé.

 
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