“Une tendance inquiétante qui s’accélère.” Pourquoi les effectifs s’effondrent dans les écoles tarnaises

“Une tendance inquiétante qui s’accélère.” Pourquoi les effectifs s’effondrent dans les écoles tarnaises
“Une tendance inquiétante qui s’accélère.” Pourquoi les effectifs s’effondrent dans les écoles tarnaises

l’essentiel
Le Tarn est le département qui perd le plus d’étudiants en Occitanie. Dans les écoles, les effectifs s’effondrent tandis que la population augmente. Un paradoxe qui pose problème, y compris dans les communes les plus dynamiques.

Un territoire attractif. Des arrivées plus nombreuses que des départs. On pourrait penser que la situation démographique est bonne dans le Tarn. Mais la réalité des cours d’école est bien différente. En 6 ans, le département a perdu 8 000 étudiants. Cependant, le département a vu sa population augmenter de 0,3% par an en moyenne depuis 2015 et compte aujourd’hui 393 572 habitants.

« Cette tendance m’inquiète car elle s’accélère », prévient le préfet du Tarn, Michel Vilbois. Les études INSEE sont définitives. Les équipements du Tarn ne peuvent compenser la baisse de la natalité. Le nombre annuel de naissances a baissé de 15 % en l’espace d’une décennie, passant de 3 939 à 3 383 entre 2012 et 2022. Conséquence : une baisse de la scolarisation de 7 % entre 2015 et 2022 dans l’enseignement primaire (maternelle et élémentaire).

« Le département qui perd le plus d’étudiants en Occitanie »

Pour la direction des services départementaux de l’Éducation nationale, ces chiffres constituent une contrainte forte. « Le nombre de naissances est en baisse depuis plusieurs années. Nous perdrons 808 élèves du primaire en 2024, nous en perdrons 588 en 2025. Nous sommes le département qui perd le plus d’élèves en Occitanie», indique la directrice Marie-Claire Duprat.

Cette grave tendance oblige les autorités à ajuster leurs ressources. Autrement dit, supprimer des classes… ce qui est toujours Source de tensions en février, lorsque sont dévoilées les nouvelles cartes scolaires. « Nous travaillons au quotidien pour parvenir à cet équilibre », souligne Marie-Claire Duprat. Par exemple à Puycelsi, où une fermeture de classe aurait pu être évitée en 2024, une réflexion est en cours « pour mettre en place une structure intercommunale. »

Le phénomène est d’autant plus préoccupant qu’il ne touche pas uniquement les zones rurales. Des communes comme Saint-Sulpice-la-pointe ou Gaillac sont également touchées, malgré leur dynamisme démographique. « La population venue s’installer après la mise en service de l’autoroute a vieilli. Les enfants sont au lycée ou au collège», déplore le directeur.

«Nous sommes une pompe pour les seniors»

« En 5 ans, nous avons fermé cinq classes. Ce problème se pose pour toutes les communes proches de l’A68», confirme Raphaël Bernardin, maire de Saint-Sulpice. Comment l’expliquer ? « Aujourd’hui, les nouveaux arrivants sont des familles recomposées avec des enfants plus âgés ou des seniors qui paient cash. Les terrains sont trop chers pour les jeunes couples. Nous sommes devenus une pompe senior. La nouvelle destination des jeunes couples est Graulhet. » La commune, qui compte aujourd’hui trois groupes scolaires, envisage à terme d’en fermer une « pour éviter qu’ils ne fonctionnent à moitié vide », explique le maire.

À cette baisse de la natalité, qui est nationale, s’ajoute la crise du logement. Dans un département où l’habitat individuel domine et où 80 % des logements sont des maisons, souvent sous-occupées, les logements locatifs adaptés pour attirer les familles manquent. A travers ses financements, l’État cherche à redynamiser les centres-villes pour enrayer le phénomène. Mais nous sommes encore loin du but.

 
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