Un quadragénaire a été condamné, jeudi 2 mai 2024, à cinq mois de détention sous bracelet électronique après avoir conduit malgré un permis annulé et sans assurance. Fin avril, il avait été contrôlé trois fois en cinq jours, sans permis.
Même s’il a changé de véhicule, le prévenu n’a pas échappé à trois contrôles à Bourges en cinq jours. À chaque fois, il n’a pas pu présenter son permis de conduire. C’est pourquoi le parquet de Bourges a requis sa comparution immédiate devant le tribunal, jeudi 2 mai.
« Pourquoi faut-il qu’on se retrouve avec une nuit en garde à vue, puis une autre en prison, pour que vous compreniez ? », s’agace la présidente du tribunal, Clémence Drouhin. Le prévenu devant elle sort d’une nuit à la maison d’arrêt de Bourges. Le 23 avril, il a été arrêté au volant d’un Ford Transit.
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Son véhicule n’est pas assuré et il n’a plus de permis de conduire pour cause de solde nul. « Je n’étais pas sûr de ne plus avoir de permis », se défend l’homme de 46 ans. Son permis est annulé depuis le 8 juillet 2020. « Vous avez été condamné cinq fois pour la même chose ! », insiste le juge.
Libéré à la dernière minute pour son mariage
Le 26 avril, il a été de nouveau contrôlé, « parce que vous êtes au téléphone, en conduisant », ajoute le juge. L’Opel Astra qu’il conduit, qui appartient à « un ami », n’est pas non plus assurée et, en trois jours, il n’a pas récupéré son permis. Il est placé en garde à vue.
Il a été libéré le lendemain, à 11h55, “juste à temps pour son mariage”, a précisé son avocat, Me Antoine Fourcade. Trois heures plus tard, il a été arrêté au volant d’une Fiat Doblo, empruntée à « un invité au mariage », toujours sans permis. Il retourne en garde à vue, puis en détention.
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« Sans permis de conduire, c’est un handicap », regrette le prévenu, qui affirme être « le seul soutien » de sa famille. Il explique que s’il n’a toujours pas repassé son permis, c’est parce que son auto-école de Bourges a été liquidée. « Ses ressources limitées ne lui ont pas permis de s’inscrire tout de suite, puis il a engagé des frais qu’il ne reverra plus. Il doit refaire sa demande dans une autre auto-école”, précise son avocat, qui déplore des faits “fâcheants”.
“C’est presque angoissant”
Des faits qui laissent le parquet « sans voix ». «C’est presque angoissant», déclare Karim Mohamed, procureur adjoint. Alors qu’à Bourges, on peut prendre le bus 120 fois par jour sans dépenser un centime. Il y a un manque de respect pour les lois et une prise de risque en conduisant sans assurance. » Il requiert six mois de prison.
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Le tribunal a condamné le quadragénaire à sept mois de prison, dont deux avec sursis avec sursis, avec obligation de travailler et d’obtenir un permis de conduire. Les cinq mois restants seront passés sous forme de détention à domicile, sous bracelet électronique. Le condamné dispose de dix jours pour faire appel.
Marion Bérard
