Augmentation des décès inattendus de nourrissons dus au fenua, préviennent les pédiatres • TNTV Tahiti Nui Télévision – .

En 2023, le Centre Hospitalier de Polynésie française (CHPF) a enregistré 6 cas de morts inattendues du nourrisson (DMI) pour un peu plus de 3 000 naissances à Tahiti et Moorea. Un chiffre non négligeable, qui ne cesse d’augmenter depuis trois ans au fenua. La majorité de ces décès surviennent au cours des six premiers mois de la vie du bébé. « Nous devons agir avant que cela ne devienne plus important » alerte Charline Leick, pédiatre au CHPF.

La mort inopinée d’un nourrisson est définie par Santé Publique France comme « la mort subite d’un enfant âgé de 1 mois à 1 an en bonne santé, alors que rien dans ses antécédents connus ou dans l’histoire des faits n’aurait pu le faire. qu’il soit prédit. (…) La mort inattendue d’un nourrisson reste la première circonstance de décès des bébés avant l’âge d’un an. Des décès qui surviennent le plus souvent lorsque le bébé dort. « Parmi les principales causes de décès inattendus : le sommeil – avec des enfants qui vont suffoquer en dormant ; virus ou bactéries ; et fumer. Et quand on ne parvient pas à trouver une cause malgré toutes les recherches menées, on parle de mort subite du nourrisson » précise Charline Leick, pédiatre au CHPF.

Aujourd’hui, le sommeil reste la première cause de décès inattendus de nourrissons, au même titre que le tabagisme : « Les Néo-Zélandais ont montré que pendant la grossesse, il y avait une fixation de particules de nicotine et de tabac sur les centres récepteurs du cerveau qui sont censés se réveiller quand on fait de l’apnée du sommeil et nous dire qu’il faut respirer et ils réentraînent donc les mouvements respiratoires. Lorsque vous fumez pendant la grossesse, ces particules de nicotine vont se mettre dans le cerveau du bébé et vont réduire le seuil d’apnée, ce qui signifie que les enfants peuvent avoir des apnées plus profondes et des arrêts respiratoires. Il y a aussi ce risque après la grossesse quand on fume à proximité de son bébé ».

Pas de centre de mortalité infantile inattendu en Polynésie

En France, chaque bébé décédé d’une IND est transféré dans un Centre de Mort Inattendue où sont réalisées des investigations diagnostiques post-mortem et où un accompagnement est assuré aux parents. Par ailleurs, l’Observatoire National des Mortalités Inattendues du Nourrisson étudie et évalue les IND en France.

Au Fenua, aucun centre de ce type n’existe. Lorsqu’un bébé décède, une enquête est ouverte afin de procéder ou non à une autopsie. “Nous n’avons donc pas toutes les données sur tous les décès de bébés, notamment dans les îles” déplore le pédiatre.

Une affiche que l’on retrouve dans les cabinets des pédiatres du CHPF. (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Pour coucher un bébé en toute sécurité, rappellent les pédiatres, durant la première année de vie : coucher le nouveau-né sur le dos, sur un matelas ferme et pas trop mou, sans rien autour de lui, ni oreillers, ni tresses, ni couvertures, peluches ou doudous… qui peuvent empêcher l’air de circuler correctement : « Un bébé n’a pas la possibilité, comme un adulte, d’enlever ce qui se trouve sur son visage pendant la nuit, de pousser l’adulte qui l’empêchera de respirer correctement.. Dès que bébé sait se tourner tout seul dans les deux sens, on peut le laisser sur le ventre.

Mauvaises habitudes de sommeil

« Dans les années 80, les enfants dormaient sur le ventre. Le simple fait de changer cette position et de les remettre sur le dos a réduit de 75 % le nombre de décès infantiles inattendus liés au sommeil. se souvient Charline Leick.

Pas besoin de couvrir bébé avec une couverture, vous pouvez l’emmailloter dedans ou même superposer un pyjama ou le mettre dans une gigoteuse. (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« La plupart des mères ont tendance à trop couvrir leur bébé avec des couvertures, même jusqu’au visage. Nous le leur disons une fois, mais ils ne corrigent pas tout de suite. Il faut le leur rappeler plusieurs fois. Je pense que c’est un peu dans la culture des Polynésiens. Et quand il y a des grands-parents à proximité, c’est encore plus difficile de les convaincre ! Il n’y a pas tellement besoin de couvrir bébé, une gigoteuse suffit » indique Florence Tevaearai, aide-soignante au CHPF. En effet, si vous craignez que votre bébé ait froid, vous pouvez lui mettre deux pyjamas voire une gigoteuse.

L’exemple de la Nouvelle-Zélande

Attention également à placer votre bébé entre ses parents, dans le même lit. C’est dangereux: « Quand on demande aux familles des maternités comment va dormir leur bébé, elles dorment souvent en co-dodo, c’est-à-dire au lit avec les deux parents. Nous aimerions trouver des solutions pour que ce soit un endroit sûr pour dormir, même si c’est parfois plus simple pour l’allaitement, que la maison ne rajoute pas de berceau dans la chambre. Mais pas besoin de coussin, pas de couverture, pas entre maman et papa car les papas dorment généralement mieux que les mamans la nuit et risquent davantage d’écraser bébé… Il doit y avoir de la place dans le lit pour que bébé soit bien installé » explique encore le pédiatre.

Pour pallier ce problème de sommeil, le CHPF travaille avec l’Ordre de Malte pour tisser des couffins pa’ore pour les bébés qui pourraient simplement se mettre au lit, entre les deux parents. Des couffins qui seraient offerts aux familles nécessiteuses, « nous travaillons aussi avec des prisonniers de Papeari pour fabriquer des petits matelas qui iront dans les couffins ». Des ateliers de tressage au CHPF devraient par la suite être proposés aux mamans pendant leur grossesse.

Une idée empruntée au pays du long nuage blanc et qui a fait ses preuves : « En Nouvelle-Zélande, ils étaient d’environ 0,80 décès dus à des décès inattendus de nourrissons pour 1 000 naissances dans la population générale, avec une différence dans la population maorie où il y a eu plus de décès. Ils ont essayé de changer leurs techniques de sommeil. Il y avait beaucoup de cododo et de tabagisme parmi la population maorie. L’objectif sur 10 ans était d’atteindre 0,12 décès pour 1 000 naissances. Ils sont en passe d’atteindre leur objectif. Elles ont fait confectionner des petits couffins qu’elles tissent pendant la grossesse. Et ils mettent ce berceau dans le lit des parents, comme ça l’enfant a son propre environnement, il est protégé dans son berceau ». Un berceau utilisé pendant les six premiers mois du nouveau-né, avant d’être transmis de famille en famille.

 
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