Durant mes années chez 2M, quand cela ressemblait à une chaîne de télévision, j’étais amené à couvrir l’un des festivals de jazz les plus prestigieux au monde. Cela s’est concrétisé grâce à mon directeur des programmes de l’époque, feu Alain Maneval. J’y allais, c’était en Suisse, à Montreux. Le line-up était tout simplement troublant. Avec le patron du festival, Claude Nobs (un ami d’Alain), les portes se sont ouvertes comme par magie. Et j’y suis allé avec ma belle équipe de tournage pour pêcher des voix et faire des interviews. Et je les ai réalisés durant les quatre années de couverture d’un festival qui s’ouvrait de plus en plus à des musiques largement éloignées du jazz. Je me souviens encore et encore du concert très rock de Robert Plant (ancien chanteur et parolier de Led Zeppelin) montant sur scène, faisant sa promenade, chantant sa première chanson en hommage aux « gens de Marrakech ! » Et en même temps, il portait un t-shirt sur lequel était imprimé le visage illuminé de la légende égyptienne Abdelhalim Ha d. Un moment fort qui a envoyé mon réalisateur sur le tapis. A Montreux, j’ai eu des légendes dans les conversations lmées : Dizzy Gillespie, Shaka Kahn, Pat Methney, George Benson, Al Jarreau, George Duke, e Neville Brothers, Chick Corea, Quincy Jones, Dee Dee Bridgewater, BB King, Etta James, Herbie Hancock , John McLaughlin… Mais une rencontre m’a beaucoup marqué, celle avec le bluesman irlandais Rory Gallagher. C’était en 1994, il décède l’année suivante. En arrivant dans sa chambre, notre lieu de rendez-vous, j’ai été accueilli par son frère devenu son manager. Rory était sur la pente descendante. Il était heureux de me montrer ses nouvelles acquisitions, une guitare acoustique et un harmonica. Après l’entretien, il m’a accueilli avec des gestes japonais. Je suis parti, c’était le lendemain de son concert.
