Sur l’autorité à l’école, Nicole Belloubet plaide pour une voie plus pédagogique que répressive

Sur l’autorité à l’école, Nicole Belloubet plaide pour une voie plus pédagogique que répressive
Sur l’autorité à l’école, Nicole Belloubet plaide pour une voie plus pédagogique que répressive
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La ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Nicole Belloubet, à Paris, le 5 avril 2024. LUDOVIC MARIN / VIA REUTERS

Nicole Belloubet a lancé, vendredi 3 mai, la consultation sur l’autorité à l’école via une visioconférence interne diffusée sur YouTube et au cours de laquelle Le monde y avait accès. Des cadres de l’Éducation nationale, des recteurs et directeurs académiques des services de l’Éducation nationale, ainsi que des représentants syndicaux y étaient connectés.

L’initiative fait suite au discours de Gabriel Attal, qui a déclaré à Viry-Châtillon (Essonne), le 18 avril, vouloir restaurer « autorité, respect et citoyenneté » au cœur de la société, après plusieurs faits divers impliquant des violences adolescentes. Le Premier ministre a donné deux mois pour présenter des propositions sur la justice pour mineurs, la parentalité et l’éducation. Les acteurs éducatifs n’ont pas pu s’exprimer lors de cette conférence à distance, où un philosophe et un chercheur en psychologie sont néanmoins intervenus. Un résumé de leurs morceaux est attendu le 20 mai.

Le ministre axe les débats autour de trois questions : « Comment responsabiliser les étudiants ? », « Comment pouvons-nous mieux impliquer et responsabiliser les parents ? » Et « Comment faire de l’école un lieu encore mieux protégé qui protège encore mieux ? ». La France est, il est vrai, parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dont le climat disciplinaire est le moins serein, selon le Programme international d’évaluation des étudiants réalisé en 2022. Les enseignants des collèges et écoles y consacrent un cinquième de leur temps en classe à maintenir la discipline, selon une autre enquête de l’OCDE de 2018.

« Il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme »

Rappelant le cap fixé par l’exécutif, Nicole Belloubet en profite pour faire une voix résolument tournée vers le domaine éducatif entendu, tandis que Gabriel Attal met principalement en avant l’aspect répressif. « En démocratie, l’autorité se construit, elle ne se décrète pas », souligne Nicole Belloubet. Le ministre appelle à “reculer” par rapport à cette notion. C’est « définir quelle forme d’autorité nous souhaitons promouvoir dans notre société » parce que « à côté de cette autorité qui élève, accompagne et fait grandir, il y a aussi une autorité qui écrase, infantilise et neutralise ».

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« Bref, il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme », prévient le ministre de l’Éducation nationale. L’ancien ministre de la Justice assume la responsabilité de cette consultation « ne doit avoir qu’un seul horizon » : « Permettre à nos élèves de développer une fois adultes une autorité naturelle qui leur permettra de nouer des liens sociaux apaisés. »

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