La pratique du « contournement du poste », qui permettait aux résidents temporaires de quitter le Canada et de revenir rapidement pour accéder aux services d’immigration à un point d’entrée, n’est plus autorisée.
L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a confirmé que, depuis mardi minuit, les permis de travail et d’études ne sont plus offerts aux personnes qui souhaitent utiliser cette stratégie pour accéder aux services d’immigration.
L’ASFC a noté dans un communiqué que cette pratique a mobilisé beaucoup de ressources à la frontière, détournant les agents canadiens et américains d’importantes activités de contrôle et contribué à allonger les temps d’attente pour les voyageurs transfrontaliers.
Les services d’immigration à la frontière sont destinés aux personnes arrivant au Canada, et non à celles qui y sont déjà. Les demandes et les renouvellements de permis de travail ou d’études doivent être soumis à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), a soutenu leASFC.
Lors d’une tour du pôle
la personne ayant le statut de résident temporaire quitte le Canada et, après une courte visite aux États-Unis ou à Saint-Pierre-et-Miquelon, y retourne pour accéder aux services d’immigration.
L’ASFC a déclaré avoir traité plus de 69 300 demandes de personnes ayant utilisé cette stratégie entre le 1est Avril 2023 et 31 mars 2024, y compris dans les régions du Pacifique, du Sud de l’Ontario et du Québec.
Sauf cas particuliers – notamment les chauffeurs routiers internationaux titulaires d’un permis de travail, les professionnels couverts par certains accords de libre-échange et les citoyens américains – les personnes qui tenteraient de faire le tour du pôle pour obtenir un permis de travail, de travail et d’études seront désormais invitées à soumettre leur candidature à IRCC.
Examen du programme Entrée express
La décision de ne plus autoriser les tours à poteaux a été annoncée dans le cadre du nouveau plan frontalier du Canada présenté par le gouvernement fédéral la semaine dernière.
Cela inclut la suppression de la valeur en points pour avoir une offre d’emploi dans le système Entrée express du Canada. L’objectif déclaré de ce changement est de prévenir et de réduire la fraude en matière d’immigration.
Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller. (Photo d’archives)
Photo : La Presse Canadienne / Adrian Wyld
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, a annoncé que cette mesure entrerait en vigueur au printemps et qu’elle serait temporaire.
Une révision plus large du programme Entrée express est en cours et une décision sur la valeur d’une offre d’emploi dans le cadre de ce système sera prise à ce moment-là.
Une évaluation de l’impact sur le marché du travail, un document clé requis pour qu’un employeur embauche un travailleur étranger, vaut actuellement entre 50 et 200 points dans le système Entrée express.
Les candidats ne sont pas censés payer pour ces documents, mais un marché noir s’est créé où les gens facturent des dizaines de milliers de dollars pour délivrer ces documents.
Les demandes déjà en cours ne seront pas affectées une fois ce changement entré en vigueur.
Renforcer la frontière
Lors de la conférence de presse annonçant les changements le 17 décembre, Marc Miller a également déclaré que le gouvernement cherchait des moyens de simplifier le système d’asile canadien, notamment en explorant des options pour traiter rapidement les demandes illégitimes.
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Le Canada a récemment dévoilé un plan de 1,3 milliard de dollars pour renforcer la sécurité de ses frontières et de son système d’immigration.
Photo : La Presse Canadienne / Aaron Lynett
Ce plan, d’une valeur de 1,3 milliard $, vise, entre autres, à répondre à la menace du président élu des États-Unis, Donald Trump, d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens exportés au sud de la frontière.
M. Trump a exigé que le Canada et le Mexique renforcent la sécurité de leurs frontières. Selon lui, la frontière canado-américaine permet à trop d’immigrants irréguliers et de fentanyl d’entrer aux États-Unis.
La semaine dernière, Marc Miller a déclaré que les titulaires de visa temporaire devront désormais faire une demande en ligne pour prolonger leur séjour au Canada.
Selon le nouveau ministre fédéral de la Sécurité publique, David J. McGuinty, la fin des tours de poteaux permettra aux agents frontaliers canadiens et américains de se concentrer sur ce pour quoi ils sont spécialement formés : faire respecter la loi aux frontières.
Les allers-retours jusqu’à la frontière sont inutiles et détournent des ressources des activités essentielles d’application de la loi. Ce changement améliorera l’équité pour les demandeurs, réduira la congestion aux frontières et augmentera l’efficacité et la sécurité.
a ajouté M. Miller.