DDeux ans après une première alerte concernant un mésusage de la cyproheptadine, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) décide d’encadrer plus strictement l’accès à ce médicament en l’inscrivant sur la liste I des substances vénéneuses. [1, 2].
En France, PERIACTINE 4 mg, comprimé est la seule spécialité contenant de la cyproheptadine.
L’inscription sur la liste I entraîne des modifications des conditions de prescription et de délivrance de PERIACTINE à partir du 10 juillet 2024 :
- PERIACTINE sera soumis à prescription médicale obligatoire ;
- PERIACTINE ne peut plus être délivré en pharmacie sans prescription médicale.
Mal utilisé pour ses propriétés orexigènes
La cyproheptadine est un antihistaminique H1. Selon son AMM (AMM), PERIACTINE est indiqué chez l’adulte et l’enfant de plus de 6 ans dans le traitement symptomatique de diverses manifestations allergiques telles que la rhinite (saisonnière ou perannuelle), la conjonctivite ou l’urticaire.
Depuis plusieurs années, des cas de mésusage de ce médicament ont été rapportés ; les propriétés orexigènes de prise de poids à des fins esthétiques sont mises en avant, notamment sur les réseaux sociaux (cf. notre article du 27 janvier 2024).
« Malgré les mesures d’information mises en place depuis 2022, ces abus persistent, ainsi que les risques qui y sont associés. »relève l’ANSM pour justifier le changement réglementaire applicable à compter du 10 juillet. Elle souligne que le mésusage de la cyproheptadine expose à des effets indésirables centraux (diminution de la vigilance, somnolence) et anticholinergiques (constipation, troubles visuels, palpitations…). « ce qui peut être important ».
