En 2005, un conseiller politique libéral déclarait à la télévision que les crédits d’impôt pour frais de garde d’enfants promis par Stephen Harper n’étaient pas bons parce que les Canadiens allaient utiliser cet argent pour acheter du pop-corn et de la bière !
Pour les conservateurs, c’était le signe que les libéraux méprisaient les Canadiens.
En fait, il illustre deux visions opposées.
D’un côté, les conservateurs veulent redonner en réduisant les impôts, ce qui favorise ceux qui paient des impôts… donc les plus riches.
Les libéraux voient le gouvernement comme un gestionnaire qui crée des programmes pour aider : soins dentaires, places en garderie, programmes de logement, etc.
C’est ce qui est si surprenant dans la promesse du gouvernement Trudeau.
Les libéraux qui accordent un congé de TPS de deux mois sur la bière et les chips et qui envoient un chèque de 250 $ à 19 millions de personnes, dont beaucoup ont des salaires à six chiffres !
Économiquement, cette mesure est absurde !
Économiser 5 % sur une bière à 4 $ (0,20 $) n’est pas la même chose qu’économiser 5 % sur une bouteille de Bordeaux de 1 000 $ (50 $).
Les moins riches ont déjà peu d’argent à dépenser à la fin du mois. Ils achètent déjà des produits hors taxes à l’épicerie.
Ce sont eux qui ont le plus souffert de la crise du coût de la vie.
Le Premier ministre s’est défendu cette semaine dans une entrevue avec Salut Bonjour plaidant que tout le monde traverse une période difficile !
C’est complètement faux !
Le directeur parlementaire du budget l’a démontré : les 40 % les plus pauvres ont vu leurs dépenses en logement, en alimentation et en transport augmenter plus vite que leurs revenus !
Alors que l’inverse est vrai pour les 60 % les plus riches.
Politiquement absurde
Parmi les Canadiens qui sont le plus en difficulté, il y a les aînés !
Ils ne recevront pas les 250 $ ! Ce sont aussi ceux qui votent le plus !
Il n’est pas surprenant que Jagmeet Singh se soit réveillé cette semaine et menace de ne pas soutenir le projet de loi si le gouvernement n’aide pas les retraités !
D’autant plus que les finances canadiennes se portent bien, selon le premier ministre !
Alors pourquoi ne pas augmenter les deux milliards supplémentaires et aider ceux qui en ont vraiment besoin ?
M. Trudeau se défend : ils en ont déjà assez, notamment avec les soins dentaires ! Je le veux bien, mais cela ne paie pas l’augmentation du loyer !
On ne peut pas tout avoir !
La vraie question : les 6,4 milliards de dollars sont-ils mieux investis dans les cadeaux électoraux de Noël ?
Je vous laisse décider, mais voici où l’argent aurait pu être dépensé : à la frontière, pour la construction de logements, pour aider les PME à diversifier les marchés si Donald Trump impose des tarifs douaniers, pour la santé, pour les plus pauvres, pour les banques alimentaires, pour aider les provinces à rénover les écoles…
Nous aurions même pu financer le troisième lien !