Attin (Pas-de-Calais), petite commune de 850 habitants, continue de vivre un calvaire, six mois après les inondations. Les dégâts persistent encore pour certaines victimes.
Des digues submergées et de l’eau jaillissant du sol. Inondée par la Canche en novembre dernier, la commune d’Attin a connu le supplice des inondations. Six mois plus tard, cette commune de 850 habitants peine toujours à se tarir. Avec les marées montantes, l’eau persiste parmi les habitants.
«Maintenant, nous nous retrouvons avec de la boue. Même l’herbe ne repousse plus. On se retrouve avec des terres complètement pourries», déplore Xavier, un habitant sinistré d’Attin.
“On commence à avoir de la haine”
Xavier a réemménagé chez lui il y a trois semaines. Dans son salon, des meubles de récupération entre quatre murs si humides que des champignons commencent à pousser.
« Les enfants ne peuvent pas venir à la maison, car nous ne pouvons plus les accueillir », explique-t-il.
Il ajoute : « On ne peut pas sortir parce que c’est exécrable, psychologiquement ça devient difficile. On commence à avoir de la haine, il va falloir des opérations de grève pour que les organisations étatiques comprennent l’état dans lequel nous sommes.» « .
“Devrions-nous partir?”
Une aide qui n’arrive pas et un travail à faire soi-même. La colère commence à se faire sentir chez certaines victimes. Charles et sa famille avaient prévu de vendre leur maison, mais ils ne savent plus quoi faire.
« Ne faisons-nous pas tout cela pour rien ? Allons-nous vraiment être protégés ? Devons-nous partir ? il demande.
Il poursuit : « Nous ne savons pas quoi faire, nous aimerions avoir de vraies réponses. Cela fait six mois que nous errons, nous essayons de nous renseigner, mais nous ne partirons pas avec un hiver sans être protégés » .
Tous critiquent l’absence totale de travaux d’urgence dans la commune. Contactée, la mairie d’Attin indique que des travaux ont été demandés mais sont toujours en attente de validation par la préfecture.
Florine Kurek et Solenne Bertrand
