Marchés publics de Montréal | L’absence de compostage dénoncée

” C’est horrible. C’est un manque de civilité. Il faut se préoccuper du compostage», s’exclame Angèle Deblois. Jean-Talon, un habitué des marchés, vient d’apprendre qu’il n’y a pas d’installations de compostage dans les grands marchés publics de Montréal.

Le groupe Mères au front de Montréal et l’Association québécoise Zéro Déchet se sont rendus dimanche matin au marché Jean-Talon pour informer les clients de cette situation qu’ils jugent « inacceptable ».

« Nous sommes des citoyens qui faisons leur compost chez nous. Nous essayons d’être zéro déchet, nous mangeons moins de viande. C’est choquant quand on voit que les grandes institutions ne font pas l’effort», déclare Nathalie Ainsley de l’organisme Mères au front et de l’Association québécoise Zéro Déchet.

Cinq minutes après leur arrivée au marché, ils ont été priés de quitter l’établissement. C’est sous la pluie qu’ils ont poursuivi leur action de sensibilisation. Ils ont invité les clients à envoyer des lettres aux élus de la ville de Montréal et à la Société des Marchés publics de Montréal pour demander d’accélérer le processus d’implantation d’une solution de compostage.

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PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

«C’est incongru. Je ne pensais pas que c’était possible », raconte Valéria Moro à son arrivée au marché. Il y a quelques années, sa fille faisait du deschettarisme, ou plongée dans les bennes à ordures, au Marché Jean-Talon. Cette technique consiste à fouiller les poubelles à la recherche d’aliments encore consommables pour éviter le gaspillage alimentaire. «Mais je pensais que c’était réglé maintenant. J’espère que des mesures seront mises en place. »

340 tonnes de matière organique

Le marché Jean-Talon lui-même a fait la promotion du compost en 2008 en offrant des ateliers et des sacs de compost, se souvient Nathalie Ainsley. Elle se dit choquée qu’il n’y ait pas d’installation de compostage, 16 ans plus tard.

Les commerces du marché Jean-Talon génèrent environ 500 tonnes de déchets par année, selon les estimations de la Société des marchés publics de Montréal. De ce nombre, environ 340 tonnes sont des matières organiques.

Lorsqu’elles sont enfouies, les matières organiques produisent du méthane qui pollue les sols et l’eau et contribue au débordement des décharges. Le compostage permet plutôt de recycler la matière pour enrichir le sol, explique M.moi Ainsley.

La presse déjà signalé l’absence d’installations de compostage en novembre. L’administration du Marché Jean-Talon avait également retiré l’un des deux bacs à compost que la Crêperie du marché avait elle-même installés pour le commerce.

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PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Le propriétaire de la Crêperie du Marché s’est battu en novembre pour que le marché Jean-Talon ait des installations de compostage.

Moins de reprise que prévu

Les espaces de gestion des matières résiduelles du marché comprennent une chambre froide dédiée à la récupération des fruits et légumes invendus. Cette initiative, lancée à l’été 2017 sous le nom « La moisson engagée » par le Centre de ressources et d’action communautaire de La Petite-Patrie (CRACPP), devait permettre d’économiser 200 tonnes de nourriture chaque année.

« Nous sommes pour cette initiative, avant même de l’envoyer au compostage. Mais on sait que le programme n’est pas systématique, il n’y a pas tellement de commerçants qui y participent”, déplore M.moi Ainsley.

De 2017 à 2022, ce sont en moyenne 33 tonnes de fruits et légumes par an qui ont été transformées et redistribuées aux citoyens en difficulté.

Avec Charles-Éric Blais-Poulin, La presse

 
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