Communes en difficulté – rts.ch

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Les résidus de chlorothalonil sont à nouveau officiellement limités dans l’eau du robinet en Suisse. Une mesure qui pourrait mettre en difficulté les municipalités et les distributeurs dont l’eau ne serait, du jour au lendemain, plus conforme à la loi. C’est le cas de Payerne. Son mandataire, Eric Küng, fait le point dans l’émission On en parle.

Le 14 mai 2024, les émissions On en parole et A bon entendeur révèlent la présence de résidus du pesticide chlorothalonil dans l’eau minérale Henniez et dans l’eau du robinet de la commune. Il y avait alors un flou autour de la limite légale de présence de ces résidus dans l’eau.

Mais depuis le 22 mai, la Confédération, via son Office de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), peut à nouveau communiquer des recommandations sur le chlorothalonil et son caractère potentiellement dangereux pour la santé. Le recours de Syngenta, le groupe agrochimique bâlois, a en effet été rejeté en grande partie par le Tribunal administratif fédéral. Des limites pour l’eau du robinet ont été fixées dans une nouvelle directive.

>> Lire aussi : Syngenta licencié par le TAF dans son litige avec la Confédération sur le chlorothalonil

La teneur en résidus de pesticides ne doit pas dépasser 0,1 microgramme par substance, ou métabolite, et 0,5 microgramme pour la somme de toutes les substances. Ces normes doivent être appliquées dans un délai de deux ans par toutes les communes. La situation est désormais délicate pour l’eau du robinet dans de nombreuses communes du Plateau suisse.

Des municipalités embarrassées

En 2020, les programmes On en parole et ABE ont réalisé un bilan de l’eau du robinet dans 15 communes de Suisse romande. Dans quatre d’entre eux, la limite de chlorothalonil a été dépassée : Estavayer (FR), Domdidier (FR), Chavornay (VD) et Payerne (VD), où les résidus de chlorothalonil ont dépassé la limite légale de plus de dix fois.

>> Consultez également : L’eau de plusieurs communes francophones n’est pas conforme à la norme chlorothalonil

Eric Küng, syndic de Payerne, fait le point dans l’émission On en parle le 24 mai 2024 : « Concernant l’eau du robinet, la situation ne s’est pas améliorée, les résidus de chlorothalonil dans l’eau montent 7 fois la norme donc nous avons fait des tests concernant le type de charbon actif que nous devrions utiliser pour traiter l’eau et réduire la quantité de pesticides. Avec les distributeurs d’eau, nous la filtrerons.

Un traitement qui a un coût

Le système devra être étendu à l’ensemble du réseau de distribution d’eau de Payerne et des communes limitrophes. Une station de filtrage devra également être construite. Un projet qui coûtera plusieurs millions.

Pour les consommateurs payernais, l’eau risque de devenir plus chère. « Une association distribue de l’eau dans la région. Pour l’instant, le mètre cube coûte 1,70 franc. Avec les futurs travaux prévus, nous irons bien au-delà de 2 francs», précise le syndic.

Et le principe du pollueur-payeur ? «J’aimerais qu’on puisse assainir cette eau et rassurer la population, tout en limitant les coûts pour la collectivité», répond Eric Küng. Alors Syngenta devrait-elle payer ? “Oui. Pour moi, la pollution commence par l’entreprise. En attendant, nous devons trouver une solution. Je pense que les communes et les distributeurs attendront d’éventuels financements de la Confédération et des cantons pour pouvoir construire ces stations de filtrage.»

Sujet radio : Mathieu Truffer et Bastien von Wyss

Adaptation web : Myriam Semaani

 
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