Depuis fin 2023, VIGINUM observe et documente une campagne malveillante susceptible d’affecter le débat public numérique francophone.
Ce mode opératoire, connu dans les sources ouvertes sous le nom de « Matriochka » (terme russe pour poupées gigognes), est actif depuis au moins septembre 2023. Il repose sur la publication de faux contenus (reportages, graffitis, mèmes, etc.), qui font ensuite l’objet d’une diffusion coordonnée dans l’espace réponse des publications émanant de comptes médiatiques, de personnalités et d’unités de fact-checking de plus de soixante pays. Les opérateurs de Matriochka contactent directement les cibles – sur X et par message électronique – pour leur demander d’enquêter sur ce faux contenu.
Les faux contenus diffusés usurpent généralement l’identité de personnalités et de médias nord-américains ou européens, notamment français. S’ils propagent et amplifient principalement des discours anti-ukrainiens, ces contenus ciblent également la politique française de soutien à l’Ukraine, certaines personnalités politiques françaises ainsi que les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (JOP24).
Les enquêtes de VIGINUM ont établi que la majorité des contenus diffusés étaient auparavant publiés par les chaînes russes Telegram, déjà identifiées lors de manœuvres d’information. VIGINUM estime que l’objectif de cette campagne est probablement de discréditer les médias, personnalités et unités de vérification des faits ciblés tout en promouvant des contenus servant les intérêts russes.
Au vu de ces éléments, VIGINUM considère que la campagne Matriochka, toujours en cours, répond aux critères d’ingérence numérique étrangère.
