Des chars israéliens déployés à Rafah, l’accès humanitaire coupé à Gaza

Des chars israéliens déployés à Rafah, l’accès humanitaire coupé à Gaza
Des chars israéliens déployés à Rafah, l’accès humanitaire coupé à Gaza
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7 mai 2024 – 17h17

(Keystone-ATS) L’armée israélienne a déployé mardi des chars à Rafah et pris le contrôle du poste frontière avec l’Egypte au sud de la bande de Gaza. Il a ainsi coupé l’accès de l’aide humanitaire au territoire palestinien assiégé.

Sept mois après le début de la guerre avec le Hamas, l’armée a diffusé des images montrant des chars arborant drapeau israélien déployés à Rafah, du côté palestinien de la zone frontalière, et a affirmé mener une opération de « contre-terrorisme » dans des « zones spécifiques ». de l’est de Rafah. Les bombardements nocturnes sur la ville ont fait au moins 27 morts, selon deux hôpitaux de Rafah.

La veille, l’armée avait appelé à l’évacuation de dizaines de milliers de familles de l’est de la ville, qui abrite au total 1,4 million de Palestiniens, selon l’ONU, en prévision d’une offensive terrestre que le Premier ministre israélien a lancée. Le ministre Benjamin Netanyahu a promis de se lancer dans l’élimination des derniers bataillons du Hamas.

Convois humanitaires bloqués

L’ONU a annoncé mardi que l’accès depuis l’Egypte au point de passage de Rafah, principal point d’entrée de l’aide humanitaire, vitale pour la population de Gaza, était interdit par l’armée israélienne.

En Egypte, “des centaines de camions chargés de carburant et d’aide humanitaire sont bloqués” après la fermeture du point de passage de Rafah et de celui de Kerem Shalom, entre Israël et la bande de Gaza, selon des sources égyptiennes.

L’ONU a également affirmé qu’il ne lui restait plus qu’une journée de réserve de carburant pour les opérations humanitaires à Gaza, en raison de la fermeture de Rafah.

Alors qu’Israël poursuit ses opérations militaires, de nouvelles discussions doivent avoir lieu au Caire après le feu vert donné par le Hamas à un projet d’accord présenté par les pays médiateurs pour tenter de mettre fin à la guerre, déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent lancée par le mouvement islamiste. contre Israël. Cette proposition est « loin des exigences israéliennes », a déclaré le bureau du Premier ministre.

Les autorités du Hamas ont de leur côté accusé mardi Israël d’avoir « délibérément exacerbé » la crise humanitaire « en fermant les points de passage de Rafah et Kerem Shalom », et en ciblant « des hôpitaux et des écoles lors de son agression dans l’est de Rafah ».

“Aller à l’ouest”

L’armée a annoncé mardi avoir pris le “contrôle opérationnel” de la partie palestinienne du point de passage avec l’Egypte et a annoncé que des troupes terrestres avaient lancé une “opération antiterroriste ciblée” dans l’est de Rafah. Une unité blindée « a manœuvré dans la zone. Actuellement, les forces spéciales inspectent le point de passage », a ajouté l’armée.

“Nous avions des indices, notamment des tirs” de roquettes dimanche, contre le point de passage de Kerem Shalom entre Israël et Gaza qui ont tué quatre soldats israéliens, “mais aussi des renseignements, selon lesquels la partie gazaouie du point de passage (…) a été utilisée par le Hamas. à des fins terroristes », a expliqué l’armée.

Mardi, la branche armée du Hamas a annoncé avoir tiré des roquettes “sur un rassemblement de troupes israéliennes” autour de Kerem Shalom, fermé depuis les précédents tirs. L’armée a affirmé que ces roquettes avaient été tirées depuis Rafah.

La veille, sommés d’évacuer par l’armée israélienne, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants désespérés, pour la plupart déjà déplacés par la guerre, avaient emballé à la hâte quelques affaires, sans trop savoir où aller.

“Nous sommes terrifiés, ce n’est pas facile d’être déplacé d’un endroit à un autre”, a déclaré à l’AFP Hanah Saleh, un homme de 40 ans déplacé du nord de la bande de Gaza. « Nous allons nous diriger vers l’ouest depuis Rafah, mais nous ne savons pas exactement où. Et tout le monde se pose la question”, a-t-il ajouté.

L’armée a largué des tracts appelant à l’évacuation vers la zone humanitaire d’al-Mawasi, à une dizaine de kilomètres de Rafah. Mais les habitants et les organisations humanitaires décrivent des zones déjà surpeuplées ou détruites par la guerre.

« Pression sur le Hamas »

Lundi soir, le Hamas a déclaré avoir informé l’Egypte et le Qatar, pays médiateurs avec les Etats-Unis, qu’il avait “approuvé leur proposition d’accord de cessez-le-feu”.

Israël a décidé d’envoyer une délégation au Caire, tout en poursuivant ses opérations à Rafah, « afin d’exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et d’autres objectifs de la guerre », selon le bureau du Premier ministre. . Le Qatar a également annoncé mardi l’envoi d’une délégation au Caire pour relancer les négociations indirectes.

Selon le numéro deux de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition comprend trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, et comprend un retrait complet d’Israël du territoire, le retour des déplacés et un échange d’otages détenus à Gaza. Gaza et les prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d’un « cessez-le-feu permanent ».

Israël s’est jusqu’à présent opposé à un cessez-le-feu jusqu’à ce que le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, soit vaincu. Le mouvement islamiste, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, exige de son côté un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien de la bande de Gaza, avant tout accord.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réaffirmé lundi qu’une opération terrestre sur Rafah « serait intolérable en raison de ses conséquences humanitaires dévastatrices » et a lancé un appel « très fort » aux deux camps pour qu’ils parviennent à un accord. « accord vital ».

 
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