découvrez si votre ville est colonisée

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Alors que l’on ferme les yeux pour s’endormir, le calme de la pièce est perturbé par un zonage gênant. Inutile d’en dire plus pour savoir de quoi on parle : avec l’humidité du printemps et les températures plus chaudes, le moustique est de retour. Mais le spécimen que l’on craint le plus de découvrir ne fait aucun bruit. Et son corps strié de noir et blanc ressort principalement de jour.

Le moustique tigre – ou Aedes albopictus – ont colonisé la région Auvergne-Rhône-Alpes en 2012, d’abord à la marge. Depuis, elle n’a cessé de proliférer, et l’année 2023 n’a pas ralenti son expansion, loin de là. C’est ce qu’indique le rapport annuel de surveillance régionale publié par l’Agence régionale de santé (ARS) fin avril. Aucun département n’est épargné : selon les mesures prises entre le 1euh Aux 30 mai et 30 novembre 2023, l’insecte s’est implanté dans 261 nouvelles communes de la région, portant le total à 1 070. Soit un sur quatre.

Forte progression dans l’Ain, doublé en Haute-Savoie

Ce recensement a été réalisé par l’Entente Interdépartementale de Lutte contre les Moustiques (EID). Et il ne se contente pas de lister les endroits où le moustique tigre a été signalé. Pour qu’une commune soit considérée comme colonisée, le moustique tigre doit être repéré sur plusieurs postes d’observation distants de plus de 150 mètres. « Dans leur vie, ils dépassent rarement cette distance, explique Gilles Besnard, entomologiste (spécialiste des insectes) au sein de l’EID. Evidemment, toutes les communes répertoriées ne sont pas concernées de la même manière, car « il y a un grand écart entre ceux qui subissent une nuisance quotidienne entre octobre et mai et ceux qui découvrent dans un article que leur commune est touchée. »

Selon lui, la prolifération du moustique tigre diffère des années précédentes, dans la mesure où il s’est propagé à un grand nombre de petites communautés situées à la périphérie des villes. « Au début, il s’est répandu dans les centres urbains et le long des grands axes routiers car, comme il se déplace peu, il profite des voitures », poursuit Gilles Besnard. Cette année, il s’est élargi, profitant certainement aux personnes qui vivent en dehors des zones urbaines mais qui s’y rendent pour travailler ou faire leurs courses. »

Nos départements ont été inégalement touchés par ce phénomène en 2023. En tout cas, si l’on se réfère au nombre de nouvelles communes colonisées.

Avec 56 communes conquises par le moustique tigre, l’Ain est le département qui a vu l’insecte coloniser le plus. Plus de 40 % des communes contaminées l’ont été en 2023. En Haute-Savoie, ce chiffre monte à 50 %, bien que le volume soit moindre. L’Ardèche et la Drôme ont été les moins touchées par la progression de l’oiseau, que ce soit en quantité ou en proportion.

Colonisation rapide

S’il faut retenir une chose de ce rapport, c’est que le moustique tigre continue de s’implanter, année après année, de plus en plus largement. Douze ans seulement après son arrivée, trois habitants de la région sur quatre sont désormais exposés à ses piqûres.

En Haute-Savoie, comme dans l’Ain, la population concernée est bien en dessous de la moyenne régionale. En revanche, c’est dans ces départements que l’on note la progression la plus rapide du moustique tigre. A l’inverse, en Isère et dans la Drôme, plus de quatre habitants sur cinq vivent dans des zones colonisées par l’insecte rayé. “On ne pourra pas revenir à un état initial sans les moustiques tigres, il faut s’y habituer”, estime Gilles Besnard. En revanche, nous pouvons réduire sa prolifération. Et pour cela le rôle des citoyens est crucial », souligne l’entomologiste.

Comment arrêter sa prolifération ?

Le moustique tigre n’a pas besoin de beaucoup d’eau pour se reproduire. Selon l’ARS, l’équivalent d’un bouchon peut suffire pour que les larves se reproduisent. La femelle pond ses œufs dans des récipients susceptibles de se remplir d’eau. Au retour des beaux jours, elles se développent pendant environ une semaine. Une fois installé, il devient extrêmement difficile de s’en débarrasser.

L’enjeu est donc d’empêcher que son influence ne s’étende, et l’action des individus peut s’avérer cruciale. En rangeant, vidant et couvrant les conteneurs qui risquent de se remplir, les sites de ponte peuvent être considérablement réduits. « Il faut faire attention à tous les bols, vases, pots de fleurs, jouets en plastique qui traînent dehors », précise Gilles Besnard. « Un conteneur de récupération d’eau de pluie peut amener des centaines de moustiques par semaine. » Inutile cependant de tout envoyer à la poubelle : il est possible de mettre du sable grossier sur la coupelle des plantes, ou d’interdire l’accès aux oiseaux à l’aide d’un filet anti-insectes. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site https://agirmoustique.fr/.

Mo

 
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