une nouvelle vision de la photographie – .

une nouvelle vision de la photographie – .
une nouvelle vision de la photographie – .

GUSTAV JANOUCH RAPPORTE DANS SES CONVERSATIONS AVEC KAFKA :

« Au printemps 1921, deux de ces cabines photo instantanées qui venaient d’être inventées à l’étranger furent installées à Prague, capturant seize expressions différentes du sujet, peut-être plus, sur une feuille de papier. Arrivant chez Kafka avec une de ces séries de photos, je déclarai d’un ton joyeux : « Pour quelques écus, on peut se faire photographier sous toutes les coutures. Cet appareil est un Connais toi toi même mécanisé.

– Vous voulez probablement dire : Ne vous comprenez pas bien ! dit Kafka avec un beau sourire.

Je protests:

” Comment ça ? La photographie ne ment pas, pourtant !

– Qui vous dit qu’elle ne ment pas ? »

Kafka pencha la tête sur son épaule :

« La photographie lie le regard à la surface des choses et camoufle généralement leur nature cachée, qui ne filtre comme un clair-obscur mouvant qu’à travers leur physionomie.

Les objectifs les plus précis ne peuvent pas capturer ce phénomène. Seule la sensibilité peut le faire, et ce par essais et erreurs.

Croyez-vous que l’insondable réalité, à laquelle de tout temps des légions de poètes, de savants et d’autres magiciens ont fait face dans l’angoisse de leurs désirs et de leurs espoirs… que cette réalité qui nous échappe sans cesse, nous allons maintenant l’atteindre en appuyant simplement sur le bouton d’un mécanisme de quatre sous ?… J’en doute.

Cet appareil automatique ne représente pas une amélioration de l’œil humain, il ne représente qu’une simplification vertigineuse de l’œil de la mouche. » (Gustav Janouch, Conversations avec Kafkapublié par Maurice Nadeau, traduit par Bernard Lortholary, 1998.

L’invité

FRANCIS CHEVAL

Né en 1954 à Belfort, François Cheval vit et travaille à Chalon-sur-Saône, ville de l’invention de la photographie.

De formation en histoire et en ethnologie, François Cheval exerce comme conservateur de musée depuis 1982, successivement de la conservation des musées du Jura, au musée Léon Dierx à La Réunion, pour terminer sa carrière au musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône. De 1996 à 2016, en tant que directeur du musée de la photographie, il entreprend de débarrasser la photographie de ses présupposés et de présenter l’originalité du « photographique » à travers une muséographie et un discours renouvelés.

Dans la continuité des projets développés hors des musées, il poursuit aujourd’hui ses activités de directeur artistique et de commissaire d’exposition, s’efforçant de bousculer les certitudes du médium et du monde de la photographie, en créant des moments de découverte, de questionnement et, peut-être, de plaisir.

François Cheval a fondé le Musée de la Photographie de Lianzhou (2017-2021) avec Duan Yuting et est aujourd’hui directeur du Centre Photographique de Mougins qu’il a créé en 2020.

Il a notamment publié :

« Le test du musée », Études photographiques (n° 11, 2002)

« Préserver et exposer la photographie au musée »,

« Déception, mélancolie et incompréhension, face à la fatalité de la visite muséale : la fiction cohérente ou la dernière chance du musée de la photographie », Musées et collections publiques de France (n° 251, 2007) ;

« L’impossible musée de la photographie : l’ère des collusions », dans Exposition et médias, photographie, cinéma, télévision réalisé par Olivier Lugon (L’Âge d’homme, 2012) ;

et avec Yasmine Chemali, La fabrique des illusions (Musée Sursock, 2019).

Et plus récemment, « Le Cours Herschel, la construction de l’idée de valeur en photographie » ( Photographica, n°8. 2024)

Archives sonores

Pour visualiser ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.

Gérer mes choix J’autorise

L’exposition au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme

L’EXPOSITION

Dans le cadre de l’Olympiade culturelle, le mahJ consacre une exposition au photographe d’origine hongroise André Steiner, pionnier de la Nouvelle Vision, qui a exprimé son talent en capturant des corps athlétiques et en mouvement dans le Paris des années 1930.

Mahj
© Radio-France – André Steiner

Le livre d’or

Editions Le bec en l’air
© Radio France – François Cheval & Arnaud Cathrine

CE QUE NOUS N’AVONS PAS FINI D’AIMERpublié par Le Bec en l’air

L’album de famille intimiste et sensuel d’un grand photographe des années 30. Photographies André Steiner. Textes François Cheval & Arnaud Cathrine.

André Steiner est l’un des principaux représentants de la Nouvelle Vision, mouvement photographique qui, dans les années 1920 et 1930, participe au mouvement d’avant-garde européen marqué par l’effervescence de toutes les formes d’art.

L’originalité de ce livre réside dans le fait qu’il se concentre sur un épisode de la vie privée de Steiner, sa rencontre avec sa future épouse, Lily, et dix années intenses et passionnées de leur histoire amoureuse et familiale. Les photos du livre, reproduites à partir de tirages originaux d’époque, montrent que l’artiste a traité des sujets profondément intimes avec les mêmes exigences esthétiques que le reste de son œuvre. Passionné par le nu, André Steiner fait de son corps et de celui de son épouse le sujet de ses recherches artistiques. Les nus de Lily comptent parmi les plus beaux de la photographie des années 1930, alliant rigueur technique et précision du mouvement à la sensualité. Et quand Nicole, leur fille, naît, c’est le même amour qui transparaît dans les photos de maternité, images d’un bonheur apparemment infaillible.

Comme l’écrit François Cheval, conservateur du musée Niépce, le photographe « ne pouvait séparer la création de la réalité » et « a saisi la photographie de l’espace familial comme une opportunité et une tentative intellectuelle et artistique. »

A la fin de l’ouvrage, on trouve des reproductions en fac-similé des unes et des articles de presse de l’époque, parmi lesquels figurent des photos d’André Steiner. L’écrivain Arnaud Cathrine, dont on connaît le goût pour les histoires de famille, prolonge cet album rare par un portrait de Nicole, la fille d’André et de Lily, toujours vivante, qui a entrepris un long et patient travail pour faire connaître cette partie méconnue de l’oeuvre de son père.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Reka, l’artiste du bonheur qui fait sourire avec sa nouvelle fresque