« Il a ouvert le feu sur tout le monde » – .

« Il a ouvert le feu sur tout le monde » – .
« Il a ouvert le feu sur tout le monde » – .

Lucas Valfrey a-t-il lui-même apporté l’arme sur les lieux du crime ? A-t-il planifié ou prémédité ce véritable bain de sang qui l’a conduit devant la cour d’assises du Doubs, à Besançon, lundi 1er juillet ? C’est l’une des questions qui animent les débats au premier jour de ce procès.

L’accusé est jugé depuis lundi 1er juillet pour avoir tiré sur deux hommes le 29 février 2020 à Grandson, en Suisse. Il est également soupçonné d’avoir tiré sur trois autres hommes qui se trouvaient dans la pièce. Deux ont été grièvement blessés à la tête et le troisième a été effleuré par un projectile. Il est le seul face à face avec l’accusé.

Les Zurichois se tournent vers les Français pour trouver du cannabis

Cette affaire sanglante est née d’une arnaque. Un « deal » comme l’a rappelé un enquêteur suisse devant le tribunal. « Des Zurichois ont approché des individus travaillant à Yverdon pour trouver du cannabis. Ces derniers se sont tournés vers des Français qui ont décidé d’organiser une transaction » pourri « En bref : l’accusé et ses amis ont choisi de remplacer le cannabis par du savon. Ils ont acheté des produits d’hygiène dans un supermarché avant de coller ces blocs ensemble, pour donner l’illusion d’un bar à cannabis.

Cette idée astucieuse sur le papier n’a pas résisté à la vigilance des acheteurs. Assis sur le canapé, l’un d’eux s’est emparé d’un colis dans le but de tester la marchandise. Seul face à cinq individus, Lucas Valfrey dit avoir « paniqué ». Il a mis la main sur une arme à feu et a tiré à six reprises. Dans la seconde qui a suivi, il a pris une enveloppe contenant 16 500 francs suisses avant de s’enfuir dans la nature.

« Nous sommes venus sans armes, les autres et moi », assure l’unique témoin à l’audience.

Activement recherché, il s’est finalement rendu à la police quelques jours après les faits. Devant les enquêteurs, il a précisé que ce 6,35 mm de la marque « Unique » se trouvait dans l’appartement. Une version vivement contestée par les trois survivants comme l’a raconté lundi 1er juillet le seul témoin des faits présent à l’audience.

« L’ambiance dans cet appartement était extrêmement tendue. L’accusé ne voulait pas que nous regardions les marchandises avant que nous ayons donné l’argent. Je me souviens qu’il parlait fort à l’entrée, près de l’escalier », se souvient le jeune homme, aidé par un interprète allemand. « Quand nous sommes allés chercher un couteau pour ouvrir les colis, les tirs ont commencé. Il a ouvert le feu sur tout le monde. » Concernant la présence d’un pistolet sur les lieux, il est sans ambiguïté : « Nous sommes venus sans armes, les autres et moi. Je les connaissais, c’étaient mes amis. »

Pour retrouver ce pistolet, les enquêteurs ont reçu un coup de pouce. En 2021, lors d’une perquisition, les policiers ont retrouvé le calibre dans une cave de Besançon. Lors d’une discussion entre le magistrat et l’enquêteur, un rapprochement a été fait. Une expertise technique a confirmé qu’il s’agissait bien de l’arme du crime. A l’audience, un expert de l’IRCGN est intervenu pour en détailler l’origine et le fonctionnement.

« Il s’agit d’une arme fabriquée au début du XXe siècle. Elle a été vendue en grande quantité car la réglementation autorisait sa vente en libre accès. Les routes étant plus ou moins sûres, certains citoyens ressentaient le besoin de se protéger. Aujourd’hui, elles ne sont plus fabriquées mais on en trouve beaucoup sur le marché noir. »

Une arme facile à utiliser, qui se dissimule très facilement et qui peut être précise à courte portée. Une arme qui a blessé et tué le 29 février 2020. Ce mardi 2 juillet, les jurés entendront pour la première fois Lucas Valfrey. Un accusé qui a pris la parole une fois et prononcé ces trois mots : « Je suis coupable. »

 
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