La rencontre entre Clermont et Castres a été le théâtre d’un choc à la tête impressionnant pour Anthony Belleau. L’Auvergnat a quitté le terrain sur une civière, le cou dans une minerve. Il semble cependant que cet acte n’ait pas été sanctionné à la mesure de ses conséquences, ni des éléments observables…
L’application stricte de la réglementation entraîne parfois de graves incohérences entre la réalité des faits constatés sur le terrain et la sanction qui s’applique. C’est ainsi qu’au 47e minute de jeu, lors de ce Clermont-Castres comptant pour la 11e Top 14 jourle joueur auvergnat Anthony Belleau a été victime d’un geste d’une violence assez glaçante de la part d’un double-lame Tarn Ardron-Jedrasiak. Belleau, entré en début de match et au centre (10e), terminerait cette action sur une civière, avec une minerve, à peine conscient et évacué par le chariot du service médical. La sanction, alors ? Un simple carton jaune pour Jedrasiak, rien contre Tyler Ardron.
Pour y arriver, Belleau, ballon en main dans une attaque en ligne assez banale, avait été touché par un violent coup d’épaule d’Ardron, de trois quart arrière. Jedrasiak l’attendait en défense, il était toujours en position haute, commençant tout juste à s’abaisser pour tacler. La tête du Clermontois ainsi projetée par Ardron a violemment touché l’épaule du deuxième ligne. Éteint immédiatement pour Belleau, inerte sur la pelouse.
Jedrasiak, un geste qui semble accidentel
Les images ont donc été particulièrement inquiétant, du choc de l’impact à l’attitude des Clermontoisclairement victime dans cette affaire et qui n’a rassuré les siens que par quelques mouvements, lorsqu’il a quitté le terrain en position horizontale.
Cependant, après un appel à l’assistance vidéo, l’arbitre M. Nuchy a choisi de ne délivrer qu’un carton jaune. Trop peu ? Pas nécessairement, en ce qui concerne Jedrasiak. S’il est effectivement trop haut et que le contact épaule-tête est évident, la circonstance atténuante ne fait aucun doute : sans l’intervention préalable d’Ardron, le déroulement de l’action aurait été complètement différent et Jedrasiak aurait eu le temps de bien organiser sa défense. intervention. Ici, M. Nuchy ne fait qu’appliquer la règle selon laquelle l’interférence d’un autre joueur avant la faute vaut réduction de la pénalité. La fameuse « circonstance atténuante ». Et Jedrasiak, auteur de ce geste finalement accidentel le concernant, s’est excusé auprès du public clermontois en quittant le terrain pendant dix minutes. Quelques secondes auparavant, il avait fait la même chose à son ancien coéquipier qu’il venait de blesser.
Ardron, un chèque en blanc qui pose question
En revanche, comment comprendre que son troisième ligne, le Canadien Tyler Ardron, ne soit pas inquiété par cette action ? Son intervention d’épaule sur Belleau coche toutes les cases d’un acte de jeu déloyal : il y a illégalité, avec un tacle impacté haut et à l’épaule, sans jamais engager les bras ; il y a de la force et de la vitesse, pour un geste au mieux « mal maîtrisé », au pire avec l’intention claire de faire souffrir. Il y a enfin les conséquences, et un danger pour l’intégrité physique de l’adversaire, tout cela très clairement en dehors du cadre réglementaire.
Cette action n’a toutefois donné lieu à aucune sanction à son égard. Ce qui ne changeait rien à l’issue du match, déjà promise aux Clermontois (c’était alors 28-10). Mais c’est une tache sur la forme, dans une période où le sujet des commotions cérébrales et de la sécurité des joueurs n’a jamais autant occupé les autorités…