Van Gogh et La Nuit étoilée, 135 ans après, illuminent à nouveau Arles

Van Gogh et La Nuit étoilée, 135 ans après, illuminent à nouveau Arles
Van Gogh et La Nuit étoilée, 135 ans après, illuminent à nouveau Arles

L’exposition « Van Gogh et les étoiles » ouvre ses portes samedi 1ereuh Juin pour se terminer le 8 septembre à la Fondation dédiée au maître hollandais de la cité arlésienne. Son chef-d’œuvre, présenté grâce à un prêt exceptionnel du musée d’Orsay, sera le clou de l’événement.

« Le tableau trouve un peu sa maison, si on veut »sourit Bice Curiger, co-commissaire de l’exposition “Van Gogh et les étoiles”qui s’ouvre samedi jusqu’au 8 septembre à la Fondation van Gogh Arles. “LE” table, c’est La nuit étoilée sur le Rhône. “L’un des tableaux les plus populaires au monde”, comme le décrit Jean de Loisy, l’autre co-commissaire. Et cette œuvre revient donc pour la première fois, grâce à un prêt exceptionnel du musée d’Orsay, « à quelques mètres du lieu où il a été fabriqué, inventé, par Vincent » van Gogh il y a près de 135 ans, poursuit-il.

Pièce centrale de l’exposition, cette “invention” marque le dixième anniversaire de la Fondation, fondée et dirigée par les héritiers du géant pharmaceutique suisse Roche. Et autour, 160 œuvres de plus de 75 artistes, du XIXe siècle à nos jours, dont des pièces spécialement créées, visent à en explorer les origines et les conséquences.

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L’exposition progresse par étapes, des Ténèbres aux Chemins de l’Âme, car les étoiles ont toujours eu une valeur métaphysique pour l’Homme, en passant par le Cosmos, le Firmament, l’Astronomie ou les Spirales du ciel.
Avec pour point commun qu’au début il y avait la science, dans ce XIXème siècle où l’astronomie s’allie à l’art pour entrer dans la culture populaire. Avec Jules Verne ou Victor Hugo bien sûr, mais aussi Camille Flammarion, fondateur de la « Société astronomique de France » Et « passager clandestin de l’exposition »explique Jean de Loisy.

Vincent a inversé la constellation

Et la science apporte des progrès, comme l’éclairage au gaz installé dans la ville d’Arles quelques années avant l’arrivée de van Gogh. L’éclairage que l’on retrouve dans ce “nuit étoilée” peint en une nuit de septembre 1888, où Vincent “inverse la constellation de la Grande Ourse pour que les étoiles répondent à chaque lampadaire, qui elles-mêmes se reflètent dans l’eau” bleu du fleuve, écho au ciel.

Autour du joyau de l’exposition (qui reviendra à Orsay le 26 août) cohabitent des constellations sur toile ou dessinées par le Tchèque Frantisek Kupka, le Français Yves Klein ou l’Argentin Lucio Fontana, ou encore un mobile-suspension de pierres, « Un ciel extrêmement lourd »par la Polonaise Alicjia Kwade.

Et partout des planètes, ou des cercles, dans tous leurs états, chez Kandinsky, Malevitch, Klee, le futuriste italien Giacomo Balla et Odilon Redon. Des stars, comme avec la photographe française Juliette Agnel, dans de grands formats nocturnes dans le désert soudanais. Ou des réminiscences directes du tableau de van Gogh, du Belge Léon Spillaert ou de l’Américaine Georgia O’Keeffe.

En conclusion, un « observateur de nébuleuse » spécialement créé par le sculpteur français Jean-Marie Appriou. Un corps qui se met en mouvement, surmonté d’une tête de Vincent prise dans une bulle de verre qui cache des éclats : scaphandre, planète, constellation… Un Van Gogh qui tisse « le lien irrévocable entre les étoiles et la métaphysique », pour Jean de Loisy. Une métaphysique qui lui donne envie « quitter pour l’espace un monde corrompu par la violence »comme la dureté de la révolution industrielle, qu’il avait notamment observée à Londres.

Lors de son séjour à Arles, Vincent, sujet à des convulsions, a été hospitalisé à plusieurs reprises et lui a coupé un morceau d’oreille. Il quittera également la ville pour être interné pendant un peu plus d’un an. « Si je veux aller à Tarascon, à une vingtaine de kilomètres d’Arles, je prends le train. Si je veux aller vers les étoiles, je prends la mort. », dit le peintre. Moins de deux ans après la peinture “la Nuit étoilée” originaire d’Arles, il se suicide le 29 juillet 1890.

 
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