L’aéroport de Roissy bat de tristes records en 2024. Les saisies de cocaïne et le nombre de « mules » interpellées explosent, révélant l’ampleur inquiétante du trafic de drogue. Découvrez les dessous de ce phénomène alarmant qui met les autorités sous pression…
Il se passe des choses inquiétantes à l’aéroport de Roissy, le plus grand de France. Depuis plusieurs mois, les autorités sont confrontées à une hausse spectaculaire du trafic de drogue. Les saisies de cocaïne battent des records et le nombre de « mules », ces passeurs de drogue, explose littéralement. Un phénomène qui met les douaniers sous forte pression.
L’explosion des saisies de cocaïne à Roissy
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon une source proche du dossier, fin novembre 2024, le tribunal compétent de l’aéroport de Roissy avait déjà identifié 250 procédures concernant les « mules », contre 211 pour l’ensemble de 2023. Cela représente une augmentation vertigineuse de 18 %, avant même la fin de l’année.
Conséquence directe : les saisies de cocaïne explosent également. Si les douanes refusent de communiquer les chiffres exacts, on parle d’une « augmentation à deux chiffres » par rapport aux 700 kilos découverts sur les voyageurs en 2023. Du jamais vu.
Le reflet d’un marché européen en plein essor
Cette situation alarmante est le reflet direct de l’explosion de la consommation de cocaïne en France et en Europe. Face à la saturation du marché américain, les trafiquants de drogue sud-américains se tournent de plus en plus vers le Vieux Continent, traquant la moindre faille pour déverser leur poudre blanche. Et l’aéroport de Roissy, avec ses 67,4 millions de passagers annuels, offre de multiples opportunités.
« 90 % des drogues transitent par les voies maritimes et terrestres. Par voie aérienne, nous ne disposons en réalité que d’une très petite partie du spectre. »
Un douanier à Roissy
Mais avec le renforcement des contrôles dans les ports européens, les trafiquants misent désormais sur la multiplicité des petites livraisons par avion pour « garantir techniquement qu’il y a une quantité régulière qui transite », explique ce responsable. Quitte à sacrifier quelques « mules » en chemin.
Cocaïne Mules : jeunes, pauvres et sacrifiées
Car c’est là le drame de ce trafic à grande échelle : les « mulets » ne sont que de la chair à canon pour les réseaux. Pour la plupart des femmes, jeunes et pauvres, ils sont payés quelques milliers d’euros pour le voyage, avant d’être abandonnés à leur sort en cas d’arrestation.
Scènes récurrentes à Roissy, des passagers paniqués, pleurant, venant d’avaler des capsules de cocaïne ou la cachant dans leurs orifices corporels. Soins médicaux lourds et chronophages pour les autorités aéroportuaires.
Afrique, plaque tournante du trafic
Étonnamment, la plus grande offre de « mules » ne vient pas d’Amérique du Sud, mais d’Afrique de l’Ouest. Car le continent africain est devenu une gigantesque zone de rebond pour la cocaïne latino-américaine, avant son expédition vers l’Europe. Un étage de plus dans ce trafic tentaculaire.
Les douanes sous pression
Face à cette situation inédite, les douaniers de Roissy sont en permanence en permanence. Chaque jour, ces femmes et ces hommes traquent inlassablement la poudre blanche, dans un contexte d’extrême tension. La pression est d’autant plus forte qu’ils savent qu’une partie du trafic passe inévitablement entre les mailles du filet, malgré tous leurs efforts.
Un combat sans fin donc, mais vital pour endiguer ce fléau qui gangrène nos sociétés. Car cette cocaïne qui transite par Roissy, parfois dans des conditions sordides, est celle-là même qui finira consommée dans nos villes et nos campagnes, détruisant au passage des vies. Une sombre réalité, trop souvent ignorée, et dont l’aéroport de Roissy est devenu malgré lui le symbole en cette année 2024.