Vieux lion du Nouvel Hollywood, Paul Schrader n’a pas fini de rugir. En mai, la compétition cannoise a accueilli le vingt-quatrième long métrage américain, Ah, le Canada. Adaptation de l’avant-dernier roman de son ami et compatriote Russell Banks (1940-2023), traduit par Actes Sud en 2022. Rencontré lors du Festival de Cannes, le cinéaste de 78 ans revient sur les ombres qui parcourent cette œuvre ambiguë. et sépulcrale.
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Votre film défie les principes biographiques classiques. Peut-on parler d’un « anti-biopic » ?
Je dois vous rappeler qu’il s’agit avant tout d’une histoire imaginée par Russell [Banks]. Il est tombé malade, j’ai lu son livre et c’est devenu mon idée. Russell l’appelait son “Ivan Ilitch” [référence à une nouvelle de Léon Tolstoï, La Mort d’Ivan Ilitch, parue en 1886] ; c’est devenu mon “Ivan Ilitch”. Je ne l’aurais pas écrit tout seul, car je me méfie des films dont le protagoniste est au cinéma. Je cherchais une évasion, après trois films relativement simples [Sur le chemin de la rédemption, 2017 ; The Card Counter, 2021 ; Master Gardener, 2022]. Oh, le Canada semblait suffisamment différent pour que je travaille à l’adapter.
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