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Coupable du meurtre de Willimelle, épouse et mère de ses enfants, Jerry Bilou a été condamné vendredi soir à 23 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Haute-Garonne. La jeune femme est décédée dans la nuit du 18 au 19 septembre 2021, à Toulouse
« Vous allez juger l’une des 122 victimes de féminicide de l’année 2021 », prévient le procureur général devant les jurés de la cour d’assises de la Haute-Garonne. Un personnage effrayant. Depuis son box, l’accusé, Jerry Bilou, maintient son regard noir. Malgré les multiples questions, répétées durant les trois jours de débat, ce Kanak de 34 ans est resté à l’écart des détails. Le calvaire de Willimelle, son compagnon décédé sous ses coups dans la nuit du 18 au 19 septembre 2021 à Toulouse, conserve sa part de mystère.
Pour la mère de la victime et ses deux sœurs, venues spécialement de Nouvelle-Calédonie, cette douleur de ne pas savoir s’ajoute au poids de l’absence. « Ce procès avait pour but d’aider les gens à surmonter un deuil insurmontable », préviennent Me Céline Joannopoulos et Emilie Roque, les avocats de cette famille d’une remarquable dignité. «Cette nuit du 18 au 19 septembre 2021, à Toulouse, il a non seulement tué Willimelle mais a aussi profondément marqué ses sœurs, ses tantes, ses enfants», ajoute Me Joannopoulos.
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Me Cécile Brandely, pour le père de son premier fils, Me Malika Chmani pour les trois enfants, portent aussi cette incompréhension et ces traumatismes impossibles à effacer. Les conseils des victimes qui humanisent, devant les trois femmes et trois hommes attentifs du jury, la douleur de cette famille enracinée au Caillou, à 17 000 km de la Métropole.
« Un trou noir, le clan des lâches »
Ces avocats dénoncent l’emprise, figée, notamment, dans les violences quotidiennes subies par Willimelle. « Elle t’a protégé par amour. Vous avez abusé, trahi sa confiance et frappé, frappé et encore frappé », dénonce le procureur général. Olivier Janson. Il reproche à l’accusé : “Vos réponses, leurs incohérences jusqu’au trou noir appelé à la rescousse qui vous ramène dans le clan des lâches”.
« Vous avez petit à petit empêché Willimelle de vivre. Vous l’avez étouffée avant de vous déchaîner. Le magistrat écarte l’hypothèse de coups sans intention de tuer. “Au contraire, ce dossier est la chronique d’une mort annoncée !” Il requiert 25 ans de réclusion criminelle et 3 ans de prison avec sursis contre les autres accusés dont il dénonce la lâcheté ; Témoin des violences, il a quitté l’appartement la nuit du drame sans donner l’alerte.
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Me Floriane Peyraud défend ce militaire de 31 ans, également originaire de Nouméa « qui vit avec ses erreurs et sa culpabilité ». Un homme qui a su trouver dans l’armée « un cadre important et adapté », reconnaît l’accusation. « Il faut qu’il puisse poursuivre son contrat », insiste son avocat.
« Raison et espoir » demande la défense
Me Martin Vatinel accompagne Jerry Billou depuis sa mise en examen. « Si je n’avais pas été désigné, il aurait fait face seul à sa culpabilité ! Argument pour écarter les « mensonges dits prémédités et calculés ». « Oui, il est responsable. Mais qu’est-ce qui montre qu’il voulait tuer ? Rien.”
L’avocat de la défense demande « raison » aux jurés, insistant sur les attitudes de Jerry Bilou entre son île et Toulouse, entre sa première compagne et Willimelle. Il attribue le comportement « irrationnel » du meurtrier le matin du drame « au stress » et demande « de l’espoir » aux jurés.
Après 5 heures de délibéré, Jerry Bilou a été condamné vendredi soir à 23 ans de réclusion criminelle et 5 ans de contrôle socio-judiciaire. Wacoco, son ami, écope de 2 ans de prison avec sursis.
