L’astéroïde Apophis est plus proche que jamais de la Terre ! – .

L’astéroïde Apophis est plus proche que jamais de la Terre ! – .
L’astéroïde Apophis est plus proche que jamais de la Terre ! – .

C’est un événement unique qui se profile. Le vendredi 13 avril 2029, un astéroïde d’environ 340 mètres de diamètre passera au plus près de la Terre : de mémoire d’astronome, plus près que tout autre corps de cette taille avant lui. Baptisé Apophis, cet astéroïde géocroiseur – autrement dit dont l’orbite croise celle de notre planète – s’approchera ce jour-là de nous à moins de 31 600 kilomètres. Cela représente un dixième de la distance qui sépare la Terre de la Lune !

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Depuis l’Europe et l’Afrique, deux milliards de personnes pourront alors le voir passer, brillant, à l’œil nu. Un spectacle passionnant mais qui rappelle aussi qu’un jour ou l’autre, le ciel finira par nous tomber sur la tête… En effet, plus de 30 000 objets géocroiseurs sont actuellement recensés et tous ne le sont pas encore. Alors, pour sauver tout ou partie de l’humanité, il faudra être prêt à agir, avoir au moins un début de plan. Une petite musique que les scientifiques jouent à nos oreilles en ce 30 juin, Journée des astéroïdes, journée internationale des astéroïdes.

« Car même si l’on sait que la menace d’un impact n’est pas pour ce siècle, elle n’en est pas moins réelle », rappelle l’astrophysicien Patrick Michel, chercheur à l’Observatoire de la Côte d’Azur et expert mondialement reconnu de ces petits corps en le système solaire, à qui il a récemment dédié un podcast intitulé Astroroches. Par exemple, si Apophis devait nous frapper un jour, il effacerait facilement une grande ville de la carte du monde, créant un cratère de 2,5 km de large et causant des dégâts bien au-delà de ce périmètre ; et même s’il tombait dans l’océan, cela générerait un tsunami tout aussi dévastateur.

Une opportunité scientifique exceptionnelle

Alors, pour se préparer à contrer cette menace, les scientifiques considèrent l’arrivée d’Apophis en 2029 comme une opportunité exceptionnelle pour étudier de près un astéroïde potentiellement dangereux ; et de voir aussi comment il est affecté par son passage près de la Terre, dont la gravité génère d’importantes forces de marée. « Car ce que nous avons appris au fil des missions d’exploration, c’est que ces corps défient notre intuition. Quand on voit un astéroïde, il faut vraiment le toucher pour comprendre comment il réagit. »

C’est pourquoi, après avoir largué sur Terre les échantillons qu’elle avait prélevés sur l’astéroïde Bennu, la NASA, l’agence spatiale américaine, a décidé de réorienter sa sonde OSIRIS-REx, rebaptisée pour l’occasion OSIRIS-APEX, vers Apophis. « Mais les lois de la mécanique céleste sont telles qu’elle arrivera un mois après sa rencontre avec la Terre. Il nous donnera donc des images incroyables de l’astéroïde après celui-ci. Elle utilisera même ses propulseurs pour créer une perturbation en surface et voir ce qui se passe. En revanche, arrivant après coup, il ne pourra en aucun cas nous dire si les propriétés d’Apophis ont été affectées par son passage à proximité de notre planète”, explique l’auteur de l’ouvrage. À la rencontre des astéroïdespublié par Odile Jacob en 2023.

C’est pourquoi Patrick Michel plaide, avec d’autres, pour qu’une mission spatiale européenne dédiée soit mise en place très rapidement. Le projet consiste à organiser ce que les astrophysiciens appellent une rencontre entre Apophis et une sonde spatiale nommée Ramsès. C’est à dire que, comme lors de la mission Rosetta, le satellite se mettra en orbite autour du petit corps et l’escortera. “Pour aller vite et moins cher, nous proposons de réutiliser la même plateforme que pour la mission ESA Hera qui doit être lancée en octobre, pour documenter le résultat du premier test de déviation d’astéroïde opéré par la mission NASA Dart”, explique Patrick Michel. , qui est également le père et responsable scientifique d’Hera.

Un événement qui marquera la mémoire collective

L’objectif est que Ramsès soit lancé en avril 2028 pour atteindre Apophis fin février 2029, soit un peu plus d’un mois avant son approche au plus près de la Terre. De cette manière, ses instruments pourront mesurer les propriétés de l’astéroïde avant la rencontre ; observer les changements qui pourraient survenir au cours de celle-ci ; puis permettre de faire le lien avec les données collectées un mois plus tard par OSIRIS-APEX. « Cela va créer une synergie avec les Américains, comme nous l’avons fait avec DART et Hera. Mais cette fois, c’est l’Agence spatiale européenne qui arrivera la première », souligne le scientifique.

L’ESA pourra alors diffuser en direct au public des images de l’astéroïde prises par la sonde, comme on a vu autrefois les astronautes de la Nasa poser le pied sur la Lune. « Avec, en plus, la possibilité de voir simultanément l’astéroïde se déplacer dans le ciel. Et ça, c’est un événement qui restera dans la mémoire collective », souligne Patrick Michel, qui y voit une superbe opportunité d’inspirer les jeunes. De plus, la mission remplira un objectif prioritaire fixé par la Nasa pour assurer la défense planétaire : être capable de monter une mission de reconnaissance rapide si un astéroïde menace la Terre demain. Reste que l’ESA doit encore décider de la mener à bien… Une réponse est attendue autour du 9 juillet.

 
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