Le coup est terrible pour tous les amoureux du FCR après l’annonce de la DNCG qui pourrait conduire le club rouennais tout droit vers le dépôt de bilan. ©Damien Deslandes
« Cher Monsieur Mekidiche (chef de la DNCG à la FFF),
J’accuse réception de votre communication concernant la rétrogradation du FRC en Championnat National 2 à l’issue de la saison 2023-2024. J’accepte votre décision mais je ne l’approuve en aucun cas, loin de là ! Cette décision, d’une gravité inédite, entraînera inéluctablement le dépôt de bilan du FRC et marquera le début d’une descente aux enfers bien au-delà du Championnat National 2 pour ce club emblématique qui s’apprêtait à fêter ses 125 ans en N1 où il méritait sa place. Les conséquences de cette décision vont bien au-delà de nos intentions les plus positives. Elles affecteront toute une région, ses supporters, et les nombreux partenaires économiques et sociaux qui soutiennent le club.
Je trouve incompréhensible et profondément injuste que notre cas ait été traité avec une sévérité discriminatoire, par rapport aux multiples privilèges particuliers accordés par la DNCG à d’autres clubs et individus. Ils ont régulièrement bénéficié et continuent de bénéficier année après année d’aménagements temporaires et de délais allongés, souvent sans réelle amélioration ni respect des engagements pris. En revanche, notre proposition d’ajustement immédiat et substantiel, accompagnée de contributions financières concrètes, a été rejetée sans réelle considération. Cette décision condamne non seulement notre club, mais aussi un grand nombre de créanciers qui ne verront jamais le remboursement de leurs dettes. Elle affectera également les contribuables, via l’URSSAF, qui ne percevront pas les sommes dues par le club.
«Il est incompréhensible et profondément injuste que notre cas ait été traité avec une sévérité discriminatoire.“
Vous avez choisi de laisser s’effondrer une organisation capable de rembourser ses dettes, préférant protéger des structures et des dirigeants qui vous ont trompés avec des promesses creuses sans garanties solides. C’est la victoire de la tromperie, des belles paroles tirées par les cheveux, sur le concret et le sérieux. Il est incompréhensible que vous ayez accepté de vous laisser bercer par ces illusions, ce qui a grandement contribué à la situation désastreuse du club que nous cherchions à sauver. Vous avez préféré ces fausses assurances plutôt que de donner sa chance à une équipe apportant des solutions financières tangibles et immédiates. Cette décision va à l’encontre de toute logique économique et d’une gestion responsable. Vous avez laissé un précédent dirigeant vous tromper et vous tournez maintenant le dos à ceux qui proposent des solutions réalistes et vérifiables.
« Quelles que soient les motivations que vous communiquez, nous ne ferons pas appel de cette décision »
Je suis bien conscient que rien ne changera probablement votre position aujourd’hui. Il est regrettable que nous restions fermement convaincus que cette décision est profondément injuste. Il est toutefois crucial que vous soyez assurés que ce scandale créera un précédent retentissant. Absolument rien ne peut justifier votre décision autre que ce que j’essaie de vous décrire ailleurs. En acceptant aujourd’hui cette décision, je tiens à souligner qu’elle constitue un précédent honteux. Cela démontre que la DNCG se considère au-dessus des principes de démocratie et de logique financière. De ce fait, elle s’affirme comme une instance unilatérale, voire potentiellement politisée, dont les décisions échappent à toute contestation raisonnée. Je vous laisse donc gérer les conséquences économiques et sociales de cette décision arbitraire. La mairie, la métropole, les joueurs, le staff technique et toute la région assisteront avec inquiétude à la chute libre de ce club autrefois florissant et qui, sur le plan sportif, était en pleine ascension. Les autorités fédérales devront assumer la responsabilité de leur inaction et de leur parti pris évident.
Par ailleurs, je tiens à vous informer que, quelles que soient les motivations que vous communiquerez ultérieurement, nous ne ferons pas appel de cette décision. Nous n’accepterons aucune justification, car il ne peut en exister aucune valable. Surtout, ne croyez pas que nous nous laisserons manipuler ou intimider par cette décision ou par d’éventuelles explications futures. Nous resterons fermes sur notre position car elle est juste et justifiée. Je serais cependant très curieux de savoir comment vous allez justifier le refus de laisser un investisseur payer 2 millions d’euros de dettes du club. Très curieux de comprendre comment, à la DNCG, vous allez défendre cette position, d’autant que vous êtes co-responsable de l’origine de cette énorme dette que nous étions pourtant prêts à rembourser. J’ai peu d’espoir, mais je reste disponible pour discuter plus avant de cette décision et de ses conséquences désastreuses pour tous.
Cordialement, Iwan Postel »
