Sifflets et vuvuzelas contre balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes

Sifflets et vuvuzelas contre balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes
Sifflets et vuvuzelas contre balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes

Drapeaux, sifflets et vuvuzelas contre balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes et canons à eau : la police a tenté de disperser mardi un rassemblement de milliers de personnes dans la capitale kenyane Nairobi, pour le troisième jour d’une mobilisation antigouvernementale menée par des jeunes.

Des manifestations ont également eu lieu, sans aucune opposition policière, dans plusieurs autres villes du pays, notamment dans les fiefs de l’opposition de Mombasa (est) et Kisumu (ouest), à Eldoret (ouest), une grande ville de la vallée du Rift. , région d’origine du président William Ruto, Nyeri (sud-ouest) et Nakuru (centre), selon les médias locaux.

Dans le centre d’affaires (CBD) de Nairobi, les manifestants – principalement des jeunes venus avec des drapeaux kenyans, des sifflets ou des vuvuzelas et scandant « Nous sommes pacifiques » – se sont heurtés à d’importantes forces de police, bloquant notamment l’accès au Parlement où se déroule le projet de budget controversé qui qui a déclenché la protestation est actuellement en débat.

La police, déployée en nombre avec également des canons à eau et des policiers à cheval, les a d’abord tenus à distance à coup de gaz lacrymogènes, puis de balles en caoutchouc, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Ce n’est pas un crime de se rassembler dans la rue. J’étais ici ce matin, j’ai vu des forces de police peu professionnelles, (…) elles brutalisent des citoyens innocents, non armés et qui ne font que s’exprimer”, a déclaré Kennedy Sankara, 26 ans, venu manifester contre le projet de budget qu’il juge “draconien”. ».

Le mouvement baptisé « Occupy Parliament » a été lancé sur les réseaux sociaux peu après la présentation au Parlement le 13 juin du budget 2024-2025 prévoyant l’instauration de nouvelles taxes, dont une TVA de 16 % sur le pain et une taxe annuelle de 2,5 % sur le pain. véhicules privés.

Malgré l’annonce du gouvernement le 18 juin du retrait de la plupart des mesures prévues, le mouvement s’est rapidement mobilisé au-delà de la « génération Z » (les jeunes nés après 1997), se transformant en une protestation plus large contre la politique du président Ruto. Le chef de l’Etat s’est dit prêt à dialoguer avec la jeunesse dimanche.

– « Peur de rien » –

Moody Kimwele, 41 ans, est venu avec son fils de 15 ans à la manifestation de Nairobi pour dénoncer le poids croissant des impôts depuis le début de la présidence Ruto en septembre 2022.

« Qu’ont-ils fait de l’argent ? Peuvent-ils rendre compte de l’argent qu’ils ont utilisé au cours du dernier exercice financier ? On ne voit rien de ce qu’ils ont collecté», estime-t-il.

« Nous n’avons peur de rien », affirme Stéphanie Wangari, une chômeuse de 24 ans : « Ruto n’a jamais tenu ses promesses, même de donner du travail aux jeunes. Nous sommes fatigués. Laisse le partir”.

Cette mobilisation a été marquée par la mort de deux personnes à Nairobi. Plusieurs dizaines d’autres personnes ont été blessées par la police, qui a également procédé à des centaines d’arrestations.

“Malgré des arrestations massives et des blessés, les manifestations ont continué à prendre de l’ampleur, soulignant le mécontentement généralisé de la population”, a déclaré lundi Amnesty International Kenya, mettant en garde contre un risque “d’escalade (qui) pourrait entraîner davantage de morts”.

Amnesty et l’ONG Kenya Human Rights Commission (KHRC) ont accusé les autorités d’avoir procédé à des enlèvements de militants.

La porte-parole de la police kenyane, Resila Onyango, n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP concernant ces accusations.

– Retrait total –

Le projet de budget doit être voté au Parlement avant la fin de l’exercice budgétaire, le 30 juin.

Les manifestants réclament le retrait complet du texte, dénonçant le tour de passe-passe du gouvernement qui a annoncé le retrait de certaines mesures fiscales mais envisage de les compenser par d’autres, notamment une hausse de 50 % des taxes sur les carburants.

Pour le gouvernement, ces taxes sont nécessaires pour redonner des marges de manœuvre au pays lourdement endetté.

Le Kenya, pays d’Afrique de l’Est d’environ 52 millions d’habitants, est une puissance économique de la région.

Mais le pays a enregistré une inflation de 5,1% sur un an en mai, avec une hausse des prix des produits alimentaires et du carburant respectivement de 6,2% et 7,8%, selon la Banque centrale.

 
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