Qu’est-ce que le swimrun, ce sport venu de Suède ? – .

Qu’est-ce que le swimrun, ce sport venu de Suède ? – .
Qu’est-ce que le swimrun, ce sport venu de Suède ? – .

« Ôn est complet, ce qui nous ravit car il s’agit de notre première édition. » Jérémie Lefebvre, entraîneur de natation dans la ville basque de Saint-Jean-de-Luz et organisateur de l’événement, a de quoi sourire. Ce samedi 25 mai, 300 athlètes prendront le départ d’une course d’un nouveau genre dans la petite ville balnéaire : un swimrun (de l’anglais « swim-run »). Prêts à en découdre avec l’océan comme avec le tarmac, ces athlètes nageront 2,5 kilomètres et 8 à pied, en alternant plusieurs fois entre les deux disciplines sur un parcours élaboré en pleine nature.

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Pour ce faire, ils enfileront leur plus belle tenue. Une combinaison et des baskets qu’ils n’enlèveront qu’après avoir franchi la ligne d’arrivée. Car ici, on nage en baskets et on court en combinaison. «On peut aussi avoir des coussinets sur les mains pour faciliter la puissance dans l’eau ainsi qu’un pullboy (petite planche en mousse, NDLR) entre les jambes, pour mieux flotter», ajoute Jérémie Lefebvre. Si l’idée de cette drôle de compétition – soutenue par les clubs locaux d’athlétisme (SJLCA) et de natation (Urkirolak) – est née au printemps 2023, son concept vient de bien plus loin. Originaire de Suède, où il a été inventé en 2002.

Un pari fou entre amis

C’est un défi entre amis lors d’une soirée bien arrosée qui a tout déclenché. «Ça s’est décidé au comptoir d’un bar», s’amuse Thibault Lallemand, chargé de mission Swimrun à la Fédération française de triathlon, qui supervise la discipline depuis 2016. Quatre amis, qui se trouvaient près de Stockholm, sur l’archipel d’Ütö, ont voulu les rejoindre. celle de Sandham, située 70 kilomètres plus au nord ! L’idée était que la dernière équipe arrivée paierait la facture des boissons et des plats consommés dans chaque auberge traversée sur son parcours. »

Equipés d’une carte et d’une boussole, ils parcourent une vingtaine d’îles, nageant à travers les bras de mer qui les séparent. Près de 30 heures plus tard, ils sont arrivés sains et saufs. Épuisé mais vivant. Ils ne le savent pas mais ils viennent d’inventer le swimrun !

En 2006, une compétition internationale, désormais mythique, Ötillö (« île à île » en suédois), est créée sur ce même circuit. Et ce sport a des fans partout dans le monde, notamment en France. «Quand ça a commencé en Suède, les participants français voulaient l’importer sur le territoire», explique Thibault Lallemand. Résultat : en 2015, la première course officielle a eu lieu à Saint-Quentin, dans l’Aisne. Les athlètes s’accrochent et de nouvelles épreuves naissent.

De plus en plus de participants

« La France est un terrain de jeu exceptionnel. Nous avons des lacs, des rivières, la mer, des montagnes, des plaines… Le terrain est très varié, ça donne envie de l’explorer », raconte Thibault Lallemand. Aujourd’hui, chaque année, plus d’une centaine d’événements rassemblent 6 000 personnes en France. « C’est presque quatre fois plus qu’il y a dix ans ! » s’enthousiasme le spécialiste. « Nous sommes dans une discipline qui existe pour de bon. »

Et qui possède même son propre championnat de France. «Grâce ou à cause du Covid, période durant laquelle les activités en salle ont diminué, ce sport a connu un sérieux essor», ajoute Jérémie Lefebvre. Aujourd’hui, nous touchons les triathlètes, les spécialistes de la natation et de l’athlétisme. » La France compte aussi parmi les meilleurs swimrunners du monde, à l’image de Hugo Tormento, vainqueur en 2022 et 2023 d’Ötillö, avec son partenaire suédois Max Andersson.

Un sport amusant

Car le swimrun, dont les distances peuvent varier de 5 à 70 kilomètres, se pratique le plus souvent en équipes, mixtes ou mono-mixtes. «Quand on nage et quand on court, on doit être à moins de dix mètres les uns des autres si on n’est pas attaché par une longe», souligne Thibault Lallemand. En cas de problème, l’un des deux doit pouvoir aider l’autre. »

A Saint-Jean-de-Luz, Élise, 38 ans, sera sur la ligne de départ ce samedi avec son mari, « passionné » par la discipline. « Nous nous attendons tout le temps. Nous sommes dans le partage, la solidarité », apprécie la jeune femme pour qui le swimrun est une véritable révélation : « Physiquement, c’est engageant mais pas violent. Et il y a quelque chose d’enfantin et d’amusant à passer constamment de l’eau à la terre, même pour moi qui ne suis pas une grande nageuse. » Alors, est-ce que tout le monde peut s’inscrire à une course de swimrun ? «Oui», répond Thibault Lallemand. Il suffit de commencer par des distances courtes, sans pression, pour découvrir, se retrouver pour un moment sportif, et profiter des paysages. » Qui se lance ?

 
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