Ce n’est pas une chronique sur la F1 – .

Ce n’est pas une chronique sur la F1 – .
Ce n’est pas une chronique sur la F1 – .

Les rémoras sont des poissons suceurs qui vivent à la périphérie du requin, voire sur le requin. Ils le suivent, s’y collent et vivent des bactéries et parasites qui s’accumulent sur le requin. La nature est une chose belle et formidable.


Publié à 1h52

Mis à jour à 5h00

Tu me vois venir ?

Non, vous ne me voyez pas venir, car je cache bien mon jeu : vous ne devinez pas que mon premier paragraphe est une métaphore du Grand Prix, du Canada ou d’ailleurs.

Pourtant, c’est une évidence : le requin, c’est la race. L’événement sportif. Les paddocks, les tribunes pleines, la retransmission mondiale de la course, tout ça, tout le buzz.

Les Remoras font tout le bruit autour de la course. Je parle de des soiréeschampagne, rues fermées pour les activités sur le thème de la F1.

Je ne suis fan ni du Grand Prix ni de tout l’écosystème des rémoras qui s’accrochent au requin-vroom-vroom. Je n’ai jamais été.

Quand j’étais jeune journaliste à Journal de MontréalJ’ai préféré aller couvrir les funérailles de motards où les journalistes étaient reçus comme des bouchers (vous savez, cette subtile référence à maman ?) lors d’une convention végétalienne plutôt que d’aller faire un vox-pop dans la rue Crescent le vendredi précédant la course…

Mais je ne crache pas dans la soupe. Je ne déteste pas ça. C’est comme le rugby, je comprends cet engouement, mais ce n’est pas mon truc, si vous m’offrez des billets pour l’événement, je les vends au plus offrant. Tant mieux pour ceux qui aiment ça, et tous ceux qui se définissent comme tels. C’est parfait, amusez-vous comme vous le souhaitez, sortez vos plus beaux vêtements pour aller danser avec mille autres personnes des soirées exclusif, applaudissez les exploits de Max et Lewis, tout cela est juste et bon, j’ai du travail à faire…

J’insiste : je ne déteste pas ça, pas au point d’écrire une chronique là-dessus. Je n’ai pratiquement aucune opinion sur la F1. D’ailleurs ce n’est pas une chronique sur la F1…

C’est une chronique sur un salaud. Je parle de la prostitution juvénile.

Là-dessus, j’ai deux avis à soumettre au marché des idées.

Premier avis : les gros gens dégoûtants qui payent des prostituées mineures lors des festivités entourant le Grand Prix, sachant qu’elles sont mineures, ou feignant de ne pas le savoir, sont, en fait, des gros gens dégoûtants.

Des gros dégoûtants, encore : les proxénètes qui entraînent les adolescentes dans les sables mouvants de la prostitution. Ils méritent également une place spéciale en enfer.

Mon deuxième avis est que je ne comprends pas les critiques faites en pareille matière sur l’organisation de la course de F1 à Montréal. Par exemple, j’ai lu un article1 de Maria Mourani où elle implique ce qu’elle appelle vaguement « les acteurs de l’écosystème du Grand Prix », dénonçant l’omniprésence de la prostitution juvénile autour de l’événement et posant la question : ces « acteurs » sont-ils-sont-ils ?

Je ne pouvais pas discuter avec Mmoi Mourani sur les tenants et les aboutissants de l’écosystème de la prostitution juvénile ; En tant que criminologue, elle a développé une expertise dans ce domaine.

Pourtant, l’expression « les acteurs de l’écosystème des Grands Prix » ne veut rien dire. Cela ne veut absolument rien dire. C’est n’importe qui. De qui parle-t-on ? Ce n’est pas clair. Il en va de la sécurité du site GP, des salariés de l’hôtel. Des restaurateurs qui installent des décorations faites de drapeaux à damiers ?

Organisateurs du Grand Prix ?

je vais quitter Mmoi Mourani précise sa pensée, mais la chroniqueuse semble dire indirectement qu’elle inclut les promoteurs du Grand Prix… sans le faire directement.

En tout cas, elle n’est pas la seule à penser que les organisateurs pourraient faire davantage pour lutter contre la prostitution juvénile. Geneviève Albert, qui a réalisé le film Noémie dit oui sur une adolescente impliquée dans la prostitution lors d’une fin de semaine du Grand Prix, a participé l’an dernier à un coup publicitaire pour dénoncer l’organisme, coin Crescent et Sainte-Catherine.

je cite Mmoi Albert2 : “Comme le Grand Prix ne fait rien pour sensibiliser sa clientèle à la prostitution, eh bien, j’ai décidé qu’on allait s’inviter et qu’ensuite on allait venir dans cette artère qui est au coeur des festivités.” »

Deux réflexions à ce sujet…

Premièrement, je pense que les campagnes de sensibilisation peuvent justement sensibiliser le public sur certaines questions…

Mais j’ai des doutes sur l’efficacité de campagnes similaires, compte tenu de la nature du public cible : une personne dégoûtante qui achète une mineure aura-t-elle vraiment une révélation en voyant une campagne publicitaire lui rappelant que violer une jeune de 15 ans est une mauvaise chose ?

Deuxièmement, je suis un grand fan des actions policières « pot de miel » qui piègent les clients qui sollicitent activement les adolescentes ou qui ne raccrochent pas lorsque des agents doubles les leur proposent. Voir cette opération de la police de Laval3.

Je suis peut-être naïf, mais le bâton me paraît plus efficace que la carotte pour calmer les enthousiasmes en pareille matière. Judicialisation et médiatisation des gros gens dégoûtants : c’est aussi un excellent message de « sensibilisation », me semble-t-il.

1. Lire la chronique de Maria Mourani dans Le Journal de Montréal

2. Lisez « Des militants anti-exploitation sexuelle perturbent les festivités du Grand Prix » dans Le devoir

3. Lire « Une policière raconte l’opération d’infiltration »

 
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