une importante église paléochrétienne redécouverte en Dordogne

une importante église paléochrétienne redécouverte en Dordogne
une importante église paléochrétienne redécouverte en Dordogne

Une église de 25 mètres de long et 11,5 mètres de large d’une superficie de 235 m². L’édifice paléo-chrétien, redécouvert en octobre 2023 lors de fouilles menées à La Nauve, à Lamonzie-Saint-Martin (Dordogne), “se distingue par sa taille” et était sans doute “d’un rang particulier”.

C’est ce qu’ont expliqué Hervé Gaillard, du Service régional de l’archéologie à la Direction régionale des affaires culturelles, et Christian Scuiller, archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives, devant une salle comble au château de Saint-Martin, dimanche juin. Le 16, lors des Journées européennes de l’archéologie.

Véritable « cathédrale en plein champ », cet édifice est remarquable par son ancienneté puisqu’il date des premiers chrétiens. « Les IVe et Ve siècles constituent une période confuse d’un point de vue politique », estime Hervé Gaillard. C’est la fin de l’Antiquité lorsque Rome installe les Wisigoths en Nouvelle-Aquitaine. »

Découverte en 1834

En 1834, les premières recherches effectuées sur ce site, par l’abbé Audierne, révèlent une présence funéraire importante. Deux morceaux d’un sarcophage « de l’école aquitaine », portant les symboles du christianisme primitif, ont notamment été retrouvés. « On peut estimer que le site a fonctionné de 450 jusque vers l’an 1000 », explique Hervé Gaillard. Constantin, le premier empereur chrétien, avait légalisé la religion et, en 360, il y avait un évêque à Périgueux. » Réalisé en marbre veiné gris du Piémont pyrénéen, ce sarcophage de grande qualité devait abriter un personnage important.


Après le passage du géoradar, les archéologues ont investi le terrain situé à La Nauve.

Daniel Lachapelle

Plus récemment, Jean-Jacques Fardet, le propriétaire décédé en 2022, avait également fait des découvertes dans son domaine, comme une petite pièce d’or de Zénon (empereur de 476 à 491), des morceaux de mosaïque ou de l’orfèvrerie mérovingienne. Grâce au géoradar passé sur le site de 4 hectares, les archéologues ont pu établir une carte en trois dimensions. Au nord, une villa gallo-romaine bordée de nombreux tombeaux ; au sud, un carré de 25 mètres de côté qui pourrait être un sanctuaire, et au centre, ce bâtiment « exceptionnel ».

Orfèvrerie du Ve siècle

Limitées à deux sondages, les fouilles, financées par la mairie, ont permis de confirmer les premiers travaux. “L’ensemble du bâtiment a été récupéré jusqu’à l’os, il n’y avait plus la moindre pierre ni le moindre morceau de mortier”, explique Hervé Gaillard. Dans les tranchées, les experts ont cependant découvert deux tombes. Celui d’un « très jeune » individu, âgé de 4 à 6 ans, positionné tête à l’ouest et sur le dos.


Deux tranchées ont été creusées mais les archéologues espèrent aller plus loin en 2025.

Daniel Lachapelle

Les archéologues ont mis au jour un autre squelette, probablement celui d’une femme enterrée avec des objets du « monde méditerranéen », des orfèvreries cloisonnées du Ve ou VIe siècle. “Selon les spécialistes, cette sépulture habillée et ces objets dateraient de 470 ou 480 après JC”, a relevé Christian Scuiller.

Mais pour les spécialistes, il « reste de nombreuses interrogations sur ce bâtiment et notamment sur sa fin ». Pour en savoir plus, ils espèrent mener une autre intervention sur place en 2025.

 
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