Xavier Niel, l’homme qui défie les prix de l’IPTV illégale, s’en prend à la Belgique et à l’Europe

Xavier Niel, l’homme qui défie les prix de l’IPTV illégale, s’en prend à la Belgique et à l’Europe
Xavier Niel, l’homme qui défie les prix de l’IPTV illégale, s’en prend à la Belgique et à l’Europe

Les tentacules de Xavier Niel s’étendent jusqu’en Europe. Les tentacules d’un investisseur à l’affût.

L’entrepreneur « geek », qui s’est lancé dans le minitel rose il y a 30 ans, est désormais le concurrent que les patrons ne veulent pas voir. Un concurrent qui, il faut le reconnaître, commence à montrer un autre visage.

Sous différents noms, différentes holdings, différents véhicules d’investissement, le milliardaire français a conquis de nombreuses parts dans les télécommunications en Europe. Et la Belgique n’y a pas échappé. On fait le point.

Proximus : 6%, pourquoi ?

Récemment, Xavier Niel a investi, via la holding Carraun, dans Proximus, et a atteint 6% des actions.

C’est purement opportuniste», nous ont expliqué les spécialistes du secteur. Probablement attiré par un rendement stable et une position solide sur un marché où les prix des télécoms restent « chers ». Mais les prix pourraient être sous pression à l’avenir, avec l’arrivée du futur opérateur Digi à l’été 2024 et le renforcement général de la concurrence. A noter que 6% dans une entreprise détenue majoritairement par l’Etat belge laisse peu de marge de manœuvre. Mais la logique de Xavier Niel est peut-être à comprendre sur le plus long terme.

mouette

«Je suis attiré par le marché belge depuis longtemps.»

« Je suis attiré depuis longtemps par le marché belge, dont l’économie est forte et où une approche réglementaire solide a créé un secteur des télécommunications dynamique.», commentait-il lors de cette participation, en novembre 2023.

Nous avons construit un groupe de télécommunications paneuropéen au cours de la dernière décennie en nous concentrant toujours sur la fourniture à nos clients du meilleur rapport qualité-prix et en nous appuyant sur une infrastructure de réseaux mobiles et fixes de haute qualité.», a-t-il alors précisé. Pourrait-elle nouer des partenariats avec d’autres opérateurs présents en Belgique ? Dur à dire. Aucune information ne va dans ce sens pour le moment. Et il n’est pas question, pour l’instant, d’un rapprochement avec un acteur comme Digi, l’opérateur télécoms low-cost qui s’apprête à arriver en Belgique, tant sur le mobile que sur le fixe.

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Ailleurs en Europe ?

Xavier Niel est clairement, via plusieurs structures d’investissement, en train de prendre des actions partout en Europe. France, Belgique, Italie, Royaume-Uni, Irlande, Suisse, Pologne… Le milliardaire pose ses billes un peu partout. Au rayon des marques télécoms, on le retrouve donc dans Free, Iliad, Play, Eir, Tele2, Proximus, Vodafone, Monaco Telecom, Epic… A noter que pour Vodafone et Proximus, les parts restent faibles (2,5% et 6%). Pour les autres marques, il est, dans la majorité des cas, soit le premier actionnaire, soit l’actionnaire unique. Il a également retiré son groupe, Iliad, de la Bourse de Paris en 2021, afin de le reprendre et d’en conserver le contrôle total.

L’empire télécom de Xavier Niel ©IPM Graphics

Il serait également sur le point d’accéder à la péninsule ibérique via le Portugal et a par ailleurs annoncé être en train de dépenser près d’un demi-milliard de dollars pour s’emparer jusqu’à présent du troisième opérateur télécoms ukrainien, Lifecell. il appartient au groupe turc Turcell. Une opération qu’il devrait réaliser avec l’un de ses véhicules d’investissement, baptisé NJJ holding. Il a également annoncé, en avril, être en passe d’acquérir le numéro 1 de l’internet fixe en Ukraine, Datagroup-Volia, actuellement détenu par le fonds américain Horizon Capital.

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“Il peut se permettre de picorer partout en Europe”, explique un observateur du secteur, qui estime qu’un acteur comme Deutsche Telekom ne pourrait pas agir de cette manière, avec une logique supranationale en ligne de mire, alors que Xavier Niel, via ses multiples entités et acquisitions, pourrait y trouver son compte. long terme, alors que les valeurs des télécoms sont, pour l’instant, considérées comme sous-évaluées. En clair, leur cours de bourse ne représenterait pas ce que les groupes pourraient générer en revenus, ni leur importance dans nos sociétés.

Les investisseurs classiques restent à l’écartoù certains initiés investissent», peut-on encore entendre. Des insiders comme Xavier Niel, qui se positionnerait donc dans la durée, parfois en « chevalier blanc » de la saine concurrence. Il a bouleversé le marché en France il y a 25 ans sur l’internet fixe et il y a près de 15 ans sur le mobile ; Il est peut-être temps pour lui de passer à la vitesse supérieure.

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Streaming

Au-delà des aspects purement télécoms, Xavier Niel s’est également positionné comme challenger sur tout ce qui touche au streaming, sur un marché où les acteurs sont nombreux et où la concurrence est féroce. En janvier de cette année, elle a même lancé, en France, une offre télécoms couplée à un bouquet de streaming ultra-compétitif, à une soixantaine d’euros par mois. Avec entre autres l’internet ultra-rapide via la fibre, les abonnements à Netflix, Disney+, Prime Video et une partie de Canal+, entre autres. Une offre qui a de quoi susciter la jalousie chez les voisins belges. Même en dissuadant les consommateurs français qui utilisent illégalement l’IPTV, cette offre pirate qui connaît un essor rapide en Europe ces dernières années, de continuer à prendre ce risque.

La « startup »

Enfin, Xavier Niel en Belgique se positionne sur tout ce qui concerne les start-up. Après avoir co-fondé Station F à Paris et les Écoles 42, centres de formation au codage répartis principalement sur une cinquantaine de campus dans plus de 30 pays différents à travers le monde, Xavier Niel a parrainé l’École 19, fondée par l’entrepreneur belge John-Alexander Bogaerts, qui est en cette veine. Ce qui lui confère, en théorie, une influence extraordinaire sur le monde de l’innovation.

David pourrait donc se transformer en Goliath.

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