Vacances de Noël, 1963. Randy Gardner et Bruce McAllister, deux adolescents américains, décident d’utiliser la période des fêtes à des fins scientifiques. Leur projet : découvrir combien de temps un humain peut rester sans dormir. Après avoir perdu à pile ou face, c’est Randy qui reste éveillé le plus longtemps possible.
El País est revenu sur la première expérience de privation de sommeil, en publiant un extrait de l’ouvrage publié en mai 2024 ¿Por qué soñamos ? Y otras grandes preguntas sobre dormi y el sueño (« Pourquoi rêvons-nous ? Et d’autres grandes questions sur le sommeil et le rêve »), de Pablo Barrecheguren, titulaire d’un doctorat en biomédecine et spécialisé en neurobiologie.
Les deux compagnons n’ont aucune formation en neurosciences. Ils sont rejoints par William Dement, de l’université de Stanford (Etats-Unis), l’un des pionniers de l’étude clinique du sommeil. Le chercheur est chargé de superviser l’expérience, de surveiller Randy et de rassurer tout le monde.
« Léthargique, inexpressif et monotone »
Pour garder Randy sur pied, ses collègues le maintiennent actif en pratiquant des activités physiques, notamment le basket-ball. L’adolescent subit des tests pour évaluer ses capacités cognitives. S’il réagit bien au début, Randy commence à avoir des hallucinations dès le troisième jour sans dormir. Puis son état se dégrade très rapidement. « Il n’y a plus eu de hauts, seulement des bas. J’avais l’impression que quelqu’un avait passé du papier de verre sur mon cerveau. Mon corps se traînait et mon esprit se brisait », écrit le jeune homme.
« Il a souffert de changements dans son odorat, de problèmes de mémoire, de problèmes d’attention, de sautes d’humeur, il a progressivement perdu son agilité verbale, sa mémoire s’est détériorée et son discours a également été affecté. Il était si distrait qu’il était incapable de tenir une conversation. Au cours des dernières années, il a eu des problèmes de mémoire, de concentration et de concentration.
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