Les 27 se sont réunis à Bruxelles pour confirmer von der Leyen, négociations finales : Actualités – .

Les dirigeants européens se sont réunis jeudi à Bruxelles pour approuver un second mandat d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission, dans le cadre d’un accord sur des postes clés de l’UE qui a suscité la colère de l’Italienne Giorgia Meloni et du Hongrois Viktor Orban.

Après des discussions sur les questions de politique étrangère, de l’Ukraine et du Moyen-Orient et de la défense, les chefs d’État et de gouvernement ont approuvé « l’agenda stratégique », fixant les priorités du bloc pour les cinq prochaines années.

Peu avant 22 heures (20 heures GMT), ils ont entamé le débat sur la répartition des « top jobs ».

Les enjeux semblent être fixés sur ces positions, après l’accord conclu mardi entre six dirigeants européens – dont le Français Emmanuel Macron et l’Allemand Olaf Scholz – appartenant à la « grande coalition » de la droite, des sociaux-démocrates et des centristes, dans la foulée des élections européennes des 6-9 juin.

“Les électeurs européens ont été trompés”, s’est indigné le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban à son arrivée au sommet. La droite « a formé une coalition du mensonge avec la gauche et les libéraux. Nous ne soutenons pas cet accord honteux ! », a-t-il fulminé.

La chef du gouvernement ultraconservateur italien, Giorgia Meloni, exclue des négociations entre les trois groupes politiques, avait dénoncé la veille à Rome les agissements d’une « oligarchie ».

Mais elle n’a pas parlé à la presse lors du sommet, et un certain nombre de dirigeants ont tenu à l’épargner.

Cette réunion des Vingt-Sept se déroule à trois jours des élections législatives anticipées en France, dont le Rassemblement national (extrême droite) est largement attendu en tête.

Interrogé pour savoir si ce scrutin « jetait une ombre » sur l’UE, Viktor Orban a au contraire affirmé qu’il apportait un « rayon de soleil », estimant que « de grandes choses peuvent se produire (en France) dimanche ».

Outre un second mandat de l’Allemande Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne, l’accord prévoit la nomination du socialiste portugais Antonio Costa à la tête du Conseil européen et de la centriste Kaja Kallas, Première ministre estonienne, à la tête de la diplomatie.

« Des surprises arrivent (…) il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », commente prudemment ce dernier.

Les trois noms seront soumis à l’ensemble des dirigeants qui devront les approuver : l’écrasante majorité d’entre eux appartient à l’une de ces trois familles (droite, centre, sociaux-démocrates).

Si le soutien de Giorgia Meloni n’est pas nécessaire, puisque l’unanimité n’est pas requise, politiquement, sa voix compte.

“Nous espérons bien sûr que tout le monde soutienne cette proposition (…) les 27 sont tous d’égale importance”, a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz.

– « Pas d’Europe sans Italie » –

Les élections européennes du 9 juin ont été marquées par une progression de la droite radicale et extrême, notamment du groupe ECR de Mme Meloni, qui a pris la troisième place à la famille centriste d’Emmanuel Macron au Parlement européen.

Le dirigeant italien, comme le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, appelle à une répartition des hauts postes de l’UE qui tienne compte de cette poussée.

“Il y a une réalité politique à l’issue des élections européennes qui est celle du renouvellement de la coalition entre le PPE (droite), S&D (sociaux-démocrates) et Renew (centre), coalition à laquelle ECR n’appartient pas”, nous répondons à la présidence française. Mais « personne n’est exclu », ajoute cette source.

« Il n’y a pas d’Europe sans l’Italie, et il n’y a pas de décision sans le Premier ministre Giorgia Meloni, c’est évident », a assuré le chef du gouvernement polonais, Donald Tusk, du PPE.

Le chancelier autrichien Karl Nehammer, issu de la même famille politique, a également jugé « important d’impliquer » Mme Meloni dans le processus de négociation, soulignant qu’elle avait « pris de nombreuses bonnes initiatives pour l’Union européenne et pour la sécurité à nos frontières extérieures ».

Sorti renforcé de ce scrutin, le dirigeant de la troisième économie de l’UE entend peser davantage sur les choix du futur exécutif à Bruxelles.

Rome réclame « au minimum » une vice-présidence de la Commission européenne, avec un « portefeuille significatif » pour influencer la politique industrielle et agricole, selon son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani.

Si elle est effectivement désignée par les dirigeants, Ursula von der Leyen devra encore être approuvée à la majorité absolue de 361 députés.

Dans une lettre envoyée à la veille du sommet aux dirigeants des 27 pays, Mme von der Leyen s’est déclarée prête, dans le cadre d’un futur mandat, à examiner les solutions proposées par 15 pays de l’UE, dont l’Italie, pour externaliser le traitement des demandes d’asile dans les pays tiers, une manière de donner des assurances notamment à Giorgia Meloni.

 
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