Les débats électoraux télévisés ne sont-ils pas ringards et inutiles ? – .

Les débats électoraux télévisés ne sont-ils pas ringards et inutiles ? – .
Les débats électoraux télévisés ne sont-ils pas ringards et inutiles ? – .

Mardi soir, beaucoup se souviendront du ligne de frappe par Jordan Bardella, qui se plaisait à répondre que chacun de ses adversaires n’était pas « son professeur », reprenant une réponse du candidat Nicolas Sarkozy contre Dominique Strauss-Kahn en 2002. Même si les sujets ne manquent pas – comme les retraites, la double nationalité et dette – le fond n’est abordé qu’à travers points de discussion sans qu’un véritable débat ait lieu.

Impact marginal ?

Ancien stratège républicain, Frank Luntz a analysé des dizaines de débats outre-Atlantique. Dans une chronique publiée dans le New York Times, souligne-t-il : c’est plus le style que le fond qui compte. « Un sarcasme bien formulé a un effet plus durable qu’une litanie de faits ; le visuel est souvent plus fort que le verbal. Le stratège se souvient des performances des grands hommes d’État John Kerry et John McCain. Tous deux avaient participé aux débats présidentiels en 2004 et 2008. Ils ne s’étaient pas trompés, mais surtout ils n’avaient « rien laissé de mémorable ». Les électeurs n’ont pas été touchés par leur performance. Pour Frank Luntz, il apparaît que les attentes des médias, des experts (experts) et les politologues ne sont certainement pas les mêmes que ceux du grand public.

L’impact aujourd’hui d’un débat télévisé risque d’être très marginal. Quant à Joe Biden et Donald Trump, il y a peu d’indécis. Les conditions du débat ont été âprement négociées. Après l’intervention de chacun, les micros seront coupés. En 2020, les insultes proférées par le républicain à l’égard de Joe Biden ont été très mal accueillies par l’électorat féminin. Cette année, le fond ne sera pas non plus au cœur des débats. L’attention sera portée sur l’énergie des deux candidats, sur les formules qui « claquent ». Comme celle de Trump en 2016 contre la démocrate Hillary Clinton, lorsqu’il avait déclaré qu’une fois président, son adversaire serait incarcéré.

Que ce soit en France, au Royaume-Uni ou aux États-Unis, les débats télévisés lors des campagnes électorales n’apparaissent plus comme un moyen de connaître les véritables enjeux de l’élection. Ils ne renforceront pas nécessairement la démocratie. Surtout, ils renforceront les chapelles et proposeront des enseignements qui pourraient se limiter à punchlines. Après le premier débat Attal-Bardella, les analystes étaient tous d’accord sur le fait que le premier avait clairement une meilleure compréhension des enjeux. Mais l’opinion publique a vu les choses différemment, estimant que ces derniers avaient gagné. Par ses formules, par sa présence, par son culot.

 
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