Accès restreint aux toilettes, professeurs absents, fumigènes… que se passe-t-il au collège du futur ? – .

Accès restreint aux toilettes, professeurs absents, fumigènes… que se passe-t-il au collège du futur ? – .
Accès restreint aux toilettes, professeurs absents, fumigènes… que se passe-t-il au collège du futur ? – .

Par Renaud Vilafranca
Publié le

30 avril 24 à 19h30

Le « collège du futur » est confronté aux mêmes problèmes que ceux du passé. « On utilise les mêmes recettes donc on obtient les mêmes résultats », philosophe un enseignant. Deuxième « jour mort » consécutif, mardi 30 avril 2024, dans cet établissement de Val Fourré à Mantes-la-Jolie (Yvelines). De nombreux parents ont en effet décidé de ne pas envoyer leurs enfants en classe pour dénoncer la précarité et le manque de ressources.

Ce matin, ils étaient une trentaine rassemblés devant les portes. Et seuls 135 des 630 étudiants s’étaient inscrits. Ouvert en 2021 au cœur de ce quartier sensible, ce collège était présenté comme avant-gardiste en matière de pédagogie. Tablettes tactiles déployées partout, grandes baies vitrées, amphithéâtre, chambre des parents, partenariat avec l’aéronautique… Nous avions là la vitrine de l’éducation de demain.

Enfin sur papier. Un peu plus de deux ans après son ouverture, incidents multiplier. Parents et enseignants s’effondrent face au climat de violence et d’insécurité qui s’installe peu à peu entre ces murs.

Des fumigènes allumés dans les couloirs

Dernier exemple notable, survenu il y a quelques semaines : un fumigène a été allumé par un fauteur de troubles dans les couloirs, provoquant la panique. L’Inspection Académique a a déposé une plainte et l’auteur n’a pas encore été identifié.

«C’est la deuxième fois que cela arrive. Et l’alarme incendie ne s’est pas déclenchée”, raconte l’un d’entre eux. Représentant FCPE. Ce système « n’a jamais été défectueux », rétorque l’Inspection académique, appuyée par une récente visite de la commission de sécurité. «Nous avons également connu des dégâts importants et de nombreux actes d’incivilité, notamment dans les semaines précédant les vacances et depuis la reprise», raconte un professeur. Cet hiver, ils ont déclenché le droit d’alerte pour sensibiliser à la situation.

Après des incidents, une procédure à suivre… pour se rendre au petit coin

Parmi les revendications parents, plus surprenant, on retrouve aussi l’accès… aux toilettes ! Après la découverte dans les toilettes de graffiti « insultant et menaçant » envers l’équipe pédagogique, il faut désormais signer un registre avant de pouvoir soulager une envie pressante. « Nos enfants doivent aller à l’école, puis à l’accueil pour récupérer la clé », résume un parent. Il y en a qui préfèrent se retenir, quitte à tomber malade. Ce n’est pas normal ! »

L’Inspection académique précise que cette procédure est limité au « temps en dehors des récréations » et que cela pourrait être « assoupli » à partir du 2 mai.

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Retour du CPE le 2 mai

Autre sujet de tension, qui tombe mal dans ce contexte tendu, leabsence des trois CPE. Deux d’entre eux sont en arrêt de travail depuis un mois et demi, le troisième depuis la semaine dernière. Qui va alors gérer la vie scolaire ? « L’équipe dirigeante », répond l’Inspection académique, indiquant que les deux premiers reprendront le travail le 2 mai. « Nous avons appris ces absences par nos enfants. Il n’y a aucune communication de la part de l’établissement. Nous voulons savoir ce qui se passe », a déclaré ce matin une mère.

Egalement au sein de l’équipe pédagogique, remplaçants ne sont pas nécessairement assurés.

« Le professeur d’espagnol de mon fils, qui est également son professeur principal, ne devrait pas revenir pour le reste de l’année. »

Un parent d’élève.

De son côté, l’Inspection Académique veille à ce que les congé de maladie de plus de deux semaines font l’objet d’un remplacement, comme ce fut le cas pour deux professeurs de mathématiques et de français. Mais dans d’autres domaines, là où il n’y a pas ou peu de personnel disponibles, ce n’est pas toujours le cas, selon nos informations.

« Grande rupture » entre parents et direction

Certains de ces jugements sont également liés « en partie » à un conflit avec la direction, selon un enseignant : « De nombreux collègues souffrent. » Des familles également, reçues cet après-midi en délégation par le proviseur, pointent des difficultés avec l’équipe d’encadrement. « Nous sommes dans une zone difficile, nous comprenons qu’il y a des problèmes », résume une mère. Nous demandons simplement que nous travaillions main dans la main avec l’establishment pour résoudre tout cela. Mais nous sommes laissés de côté. Aujourd’hui, il y a un grand fossé entre eux et nous. »
Leur message semble avoir été entendu par Pierre Bédier (LR), le président du département. Ces derniers jours, il a pris la plume pour exprimer son mécontentement auprès du rectorat. « Il comprend largement ce mécontentement. Il faut en tenir compte», disent son entourage.

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