Il célèbre ses buts en imitant un archer et c’est comme si ses flèches imaginaires touchaient directement le cœur des supporters de Boca Juniors. Devant le public comme devant les cages, Edinson Cavani n’a pas manqué un seul but ces dernières semaines et dispute ce soir (dans la nuit de mardi à mercredi) la demi-finale de la Copa de la Liga. « Il est en feu », admire Gustavo Gomez, fan conquis par l’Amour uruguayen. L’histoire d’amour entre l’ancien goleador du PSG (200 buts entre 2013 et 2020) et le club volcanique de Buenos Aires est devenue passionnée. Elle a débuté par une présentation flamboyante à la Bombonera en août dernier avant de se heurter aux frustrations du quotidien. Le bilan jusqu’à fin février : trois buts en vingt matches, des blessures, une défaite en finale de la Copa Libertadores (la Ligue des Champions sud-américaine)…
” Mais nous l’avons toujours soutenu parce que nous savions qu’il finirait par être libéré, se vante Gustavo Gomez, président d’un groupe de supporters de Corrientes, dans le nord-est de l’Argentine. Ce n’est pas un attaquant qui n’existe que par ses statistiques. On pouvait voir ses efforts et son implication. Son attitude a toujours été impeccable. » « Il se créait des occasions à chaque match, note Étienne Didot, recruteur de Lille en Amérique du Sud. Cela veut déjà dire quelque chose dans un championnat où le jeu est très agressif, souvent haché. »
Cela n’a pas empêché les critiques de tomber, le quotidien sportif « Olé » se demandant par exemple pourquoi Cavani (37 ans) continuait d’être titularisé malgré son « faible niveau ». C’était le 29 février. Trois jours plus tard, l’international uruguayen (136 sélections, 58 buts) inscrivait un triplé contre Belgrano (3-2). Le fameux déclencheur : géré avec soin par son coach, le Matador vient d’inscrire neuf buts en autant de matches. Au-delà des chiffres, il semble surtout être redevenu « la meilleure version de lui-même », constate José Luis Villarreal, ex milieu de Boca (1987-1992) et de Montpellier (1995-1996).
« Le coéquipier modèle »
“C’est le Cavani que tout le monde voulait voir”, exulte-t-il. Il a travaillé en silence et respire désormais la confiance. » L’Argentin assure n’avoir « jamais douté » de l’ancien Parisien, convaincu que sa disette (594 minutes sans marquer) venait d’un « problème tactique ». « L’année dernière, il était trop loin du but, observe-t-il. Là, l’équipe est plus équilibrée. Il court toujours autant mais descend moins. Il est mieux entouré. Cela change tout. » Laborieux l’an dernier, le club ultra bouillant de la capitale est porté par un nouvel élan après avoir battu River Plate (3-2) avec la manière, il y a quelques jours, dans un superclásico argentin que la star a marqué de son empreinte (un but , une activité débordante).
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« Quoi de mieux que de marquer contre notre éternel rival ? », demande Gustavo Gomez, témoin de la manifestation. Dans la nuit de mardi à mercredi (coup d’envoi à 1 heure du matin, heure française), les fidèles ultras seront à Cordoue, où Boca affronte Estudiantes de La Plata en demi-finale de la Copa de la Liga, la compétition majeure de la premier semestre. Cavani, roi bientôt couronné ? “Il finira par être considéré comme une idole ici, qu’il remporte des titres ou non”, déclare Villarreal. Ce qu’il fait à son âge, son professionnalisme, son dévouement… C’est le coéquipier modèle. Il a amené le championnat dans une nouvelle dimension. »
Un discours que Juan Román Riquelme, président de Boca, martèle depuis des mois face aux doutes qui entourent l’Uruguayen, sous contrat jusqu’à fin 2024. “C’est un rêve pour nous de l’avoir ici”, a répété l’ancien milieu de terrain. après le succès contre River. “Il a eu du mal à son arrivée car il revenait d’une saison compliquée à Valence”, se souvient Carlos Navarro Montoya, ancien gardien des “Bosteros” (1988-1996). Il a dû s’adapter à un football très exigeant, se remettre de pépins physiques… On l’oublie parfois. Aujourd’hui, son niveau est incroyable. » Au point de convaincre Marcelo Bielsa de l’emmener en Copa América ? Cavani n’a plus porté le maillot de sélection depuis la Coupe du monde 2022.
