Mathieu J. Duchesne, chercheur en géosciences à la Commission géologique du Canada, souligne d’emblée que son organisation s’intéresse au pergélisol sous-marin depuis les années 1970. Cependant, depuis 2010, les premières cartes à haute résolution ont révélé d’immenses dépressions dans les fonds marins au large des Territoires du Nord-Ouest.
« C’était assez surprenant ! Au début, nous avons immédiatement associé cela à la dégradation du pergélisol sous-marin.
Ce pergélisol s’est formé lorsque le plateau continental a été exposé aux conditions extrêmes de l’Arctique, il y a un million d’années, explique M. Duchesne. Il précise qu’avec la montée du niveau de la mer, le pergélisol a commencé à se dégrader, ce qui a du même coup réduit la capacité portante de la glace, ce qui, en disparaissant, a provoqué l’affaissement des fonds marins.
Sous l’influence du changement climatique, notamment du réchauffement des océans, ce phénomène s’est accéléré, selon le chercheur.
« Après avoir constaté la formation de ces dépressions, en 2022, nous avons effectué une autre mission, à bord d’un brise-glace coréen et nous avons déployé toutes sortes d’outils technologiques, dont un véhicule sous-marin. marin télécommandé qui nous a permis de voir en quoi consistaient ces dépressions, donc en filmant en temps réel ce que nous pouvions observer.
C’est à ce moment que nous avons aperçu ces couches de glace presque pure qui étaient exposées sur les flancs d’un de ces affaissements.
– Mathieu J. Duchesne, chercheur en géosciences
Des échantillons ont été prélevés dans le cadre de ce projet de recherche mené au sein d’un consortium international. Des questions restent à clarifier, à savoir l’étendue de ces dépressions et quand ces couches de glace étaient en place.
M. Duchesne discute des implications de cette découverte et des prochaines étapes de recherche.
Panorama
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