plus de 10 000 personnes ont manifesté en France pour dénoncer les discriminations envers les personnes trans

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Manifestation contre la transphobie à Paris, le 5 mai 2024. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Collectifs militants, élus de gauche, syndicalistes, jeunes : plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche en France où une cinquantaine de rassemblements étaient prévus pour dénoncer « l’offensive transphobe » en cours contre les droits des personnes trans.

A Paris, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées place de la République en début d’après-midi, selon les organisateurs. Le ministère de l’Intérieur a totalisé 10 880 manifestants en France, dont 2 500 à Paris.

« Anti-patriarcat, anticapitaliste, solidarité avec les personnes trans partout ! »» entonnaient les participants, tandis que des pancartes exigeaient « Des moyens en santé pour les transitions ».

D’autres rassemblements ont eu lieu ce week-end dans quarante-neuf villes de France, notamment à Lyon, Marseille et Montpellier, mais aussi en Belgique, Bruxelles et Liège, selon les organisateurs.

A Montpellier, le rassemblement a rassemblé entre 550 personnes, selon les organisateurs, et 400, selon la préfecture. Sit-in, banderole « Réponse trans et féministe » et des discours ont ponctué la manifestation. Lors de l’événement, deux personnes à proximité ont lancé des petites pierres sur certains participants, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP).

« Et voilà, c’est notre quotidien »S’énervent Elsa et Anaïs, deux organisatrices, qui préfèrent ne pas dévoiler leur nom de famille, par crainte de représailles. « Il est aujourd’hui urgent de défendre les droits de tous, dans un contexte où les élus de droite et d’extrême droite s’attaquent aux droits des personnes trans et divulguent de fausses informations sur les enfants en situation de transidentité. »ils insistent.

L’appel à la mobilisation a été lancé par plus de 800 collectifs et personnalités (Annie Ernaux, Vanessa Springora, Act Up Paris, Family Planning, etc.) dans une tribune publiée mardi par Politique. La France Insoumise et le Parti socialiste avaient également appelé à rejoindre les rassemblements.

A ce jour, 1 900 personnes ont signé cet appel à « répondre de toute urgence au climat atroce » qui pèse sur les personnes trans en France et dans d’autres pays, a déclaré Sasha Yaropolskaya, militante du collectif Du pain et des roses, lors d’une conférence de presse organisée en amont du rassemblement parisien.

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Dans leur ligne de mire et celle des manifestants, un rapport sur la transidentification des mineurs élaboré par le groupe Les Républicains au Sénat. Les associations voient dans ce texte, qui a donné lieu à un projet de loi qui sera examiné le 28 mai en séance publique, un retour aux thérapies de conversion, ce que démentent ses auteurs.

Un rapport du Sénat jugé transphobe

Les associations dénoncent également la publication et la promotion du livre Transmaniequi se présente comme un « enquête sur les abus de l’identité transgenre », et un projet de loi de la députée du Rassemblement national Joëlle Mélin visant à « protéger les mineurs contre certaines pratiques médicales et chirurgicales » concernant la transition de genre. UN « contexte réactionnaire »déplore Laura Menge, avocate et militante LGBT.

« Messages des deux auteurs [du livre Transmania] sont dangereux, on retrouve la rhétorique qu’on avait dans les années 1980 contre les homosexuels et qui revient en force aujourd’hui contre les personnes transgenres »dénonce Maxime Haes, porte-parole de Stop Homophobie.

Lire l’entretien: Article réservé à nos abonnés « Pour de nombreuses personnes trans, la transphobie est si courante et si grave que l’expérience en est totale »

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L’opérateur JCDecaux a procédé au retrait des affiches faisant la promotion du livre dans les rues de la capitale, mis en cause par la Mairie de Paris, qui les a jugées contraires à sa charte de déontologie et a présenté ses excuses.

Une conférence en présence des deux auteurs, qui se défendent de toute transphobie et dénoncent “la censure”est prévue lundi soir à l’université Panthéon-Assas à l’initiative du syndicat étudiant La Cocarde.

Malgré les appels à l’interdiction de l’événement, le président de l’université a déclaré à l’AFP qu’il avait pris la décision de le maintenir. “au nom de la liberté d’expression”. « Les universités sont avant tout des lieux de débat et de confrontation d’idées, y compris lorsque les idées sont discutables, voire franchement contestables »a déclaré Stéphane Braconnier.

« La conférence sera filmée : si des propos transphobes, discriminatoires ou homophobes devaient être tenus, je n’hésiterai pas une seule seconde à saisir le procureur de la République ou à engager une procédure disciplinaire »il ajouta.

Lire l’analyse : Article réservé à nos abonnés Marche des fiertés LGBT+ à Paris : la montée de la transphobie au cœur des préoccupations militantes

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Le Monde avec l’AFP

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