accélération des recherches contre la fièvre de Lassa, qui a tué 20 personnes en une semaine

La fièvre de Lassa ressemble un peu à la fièvre Ebola, avec des symptômes assez sévères comme de la fièvre, des vomissements, de la diarrhée, des douleurs abdominales et des saignements. Elle peut tuer jusqu’à 20 % des patients et devient mortelle 10 jours après l’apparition des premiers symptômes, surtout si elle n’est pas traitée.

On le retrouve en Afrique, au Nigeria notamment où l’on compte déjà environ 800 cas et 150 décès depuis début 2024. Mais il sévit aussi au Libéria, au Bénin, en Guinée, et donc surtout en Afrique de l’Ouest.

La fièvre de Lassa se transmet de deux manières, comme l’explique Marie Jaspard, infectiologue à l’hôpital Saint-Antoine de Paris : «C’est une maladie qui se transmet par contact, comme la maladie à virus Ebola. Il faut un contact assez rapproché, c’est le mode classique de contamination. Il est également possible d’être contaminé via les fameux rongeurs, petits rats, « Mastomys », qui circulent dans les villages. Ces animaux font leurs excréments sur les aliments qui sèchent au sol, comme le manioc qui sèche devant les habitations. Ces rongeurs porteurs du virus contaminent les aliments qui sont ensuite ingérés par la population.

Chaque année, des centaines de milliers de personnes contractent la maladie en Afrique et les décès se comptent par milliers. Mais si cette maladie peut être mortelle, elle peut aussi être asymptomatique. Ainsi, selon les personnes et le degré de contamination, les gens peuvent mourir, être très malades ou ne pas être malades du tout.

Dans les cas les plus graves, la fièvre de Lassa peut être traitée avec un médicament appelé Ribavirine. Il est utilisé pour traiter cette pathologie depuis les années 1980, mais ce n’est pas un médicament miracle. Des problèmes d’efficacité sont à déplorer, ce ne serait pas aussi efficace qu’on le pensait et cela aurait aussi des effets secondaires.

D’où l’idée de trouver d’autres médicaments possibles. Un projet allant dans ce sens est mené par le consortium INTEGRATE, une alliance unique de chercheurs créée autour de cette maladie. Ce projet est porté par l’ONG médicale ALIMA, basée à Dakar et qui s’occupe de la santé. L’objectif, explique Marie Jaspard, est de réunir chercheurs et cliniciens pour trouver de nouveaux médicaments plus efficaces pour traiter cette fièvre : “Nous avons collaboré bien sûr avec des collègues allemands et nigérians, ainsi qu’au Libéria, un certain nombre de partenaires qui travaillaient déjà sur Lassa, pour chercher à mieux soigner nos patients. Nous avons ainsi trouvé, dans la littérature, ou en discutant avec des collègues, avec des entreprises, un certain nombre de médicaments qui seraient prometteurs pour traiter plus efficacement les gens. C’est ainsi qu’est né le projet.« Réunir des chercheurs publics indépendants et des entreprises travaillant sur les médicaments est notre façon de travailler. »cet essai purement académique“travaux. Laboratoires »donner“ leurs médicaments pour que ces chercheurs «évaluez-les et voyez s’ils peuvent mieux soigner les patients« .

Si le programme a été lancé en 2023 pour 5 ans, il va véritablement décoller cette année avec un objectif : tester de nouveaux médicaments dans des essais cliniques au fur et à mesure de leur arrivée. En cas de retours positifs, cela permettra de gagner du temps pour la phase de commercialisation de ces traitements, avec l’espoir de sauver des vies.

Parallèlement, certains laboratoires travaillent à la fabrication de vaccins dont la mission sera de limiter les contaminations.

 
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