un drame “et beaucoup de chance”

un drame “et beaucoup de chance”
un drame “et beaucoup de chance”

Un arbre accroché au plafond, des couleurs chaudes et un jeune adolescent sur sa tablette. Dans la maison de Sonia, l’ambiance de Noël et de la raclette flotte. Un décor classique où seule sa légère claudication suggère les épreuves physiques qu’il a traversées. Le 24 juillet 2024, « un jour vraiment ordinaire »elle conduisait lorsqu’elle a heurté violemment un poteau électrique alors qu’elle venait de quitter son domicile à un kilomètre de là. « Mon dernier souvenir, c’est lorsque j’entre dans mon GPS l’adresse où je dois me rendre. »

Quant aux causes de l’accident, elle n’a que des suppositions, faites à partir des différents témoignages qu’elle a pu avoir. « Les médecins disent que le cerveau a peut-être tout arrêté à cause de la douleur. » rapporte-t-elle. Ce jour-là, en plus du choc contre le poteau, la voiture s’est renversée, il y avait aussi un fil électrique qui a touché le véhicule. «Je suppose que j’ai dû être contre la porte et il y a eu un arc électrique. » Sonia doute encore de sa mémoire alors elle vérifie scrupuleusement les informations qu’elle a recueillies, au fil des mois, dans un cahier rouge et un « carte mentale » dessiné sur une feuille A3.

Sonia, pour des raisons inconnues, a perdu le contrôle de sa voiture et a heurté un poteau électrique. Un incendie s’est déclaré autour de la voiture.
© Photo NR, Aziliz Le Berre

Sonia est prise en charge par les pompiers et le Samu. Elle présente de nombreuses fractures à la poitrine, aux côtes, à la cheville et une brûlure au troisième degré au bras gauche. “Cette douleur n’existe pas dans les manuels”commente-t-elle. Seule concession sur l’optimisme auquel est emprunté son discours. “J’ai eu beaucoup de chance”elle ne cesse de répéter.

“Aujourd’hui je suis plus cool, je n’avais pas le choix”

Et pourtant, son parcours d’hospitalisation ne s’est terminé que fin octobre 2024. « J’ai passé une semaine en réanimation, puis deux semaines en pneumologie puis direction… le service de médecine physique et réadaptation à Issoudun, pendant trois mois. » Un séjour qu’elle n’envisageait pas aussi longtemps. « Pour moi, à la rentrée, je suis revenu au travail, sans problème ! » elle s’en souvient encore. Contractuelle dans un établissement d’enseignement spécialisé, elle a été remise sur pied en moins de trois semaines, même si elle était toujours en fauteuil roulant. « Ce service de rééducation, vraiment, on pleure quand on arrive et quand on repart »résume-t-elle.

Dans les couloirs de l’hôpital, “J’étais dans un fauteuil puis appuyé sur une canne puis en bottes, à chaque fois que je quittais ma chambre, voyant d’autres situations, je me disais que j’avais de la chance”. Même si les traitements, notamment ceux concernant sa brûlure, sont difficiles et douloureux. Elle maintient sa reconnaissance de l’action de l’association Archi qui lui a permis d’assister aux épreuves paralympiques. « Je leur ai promis, je revenais faire des crêpes et des gaufres pour leur marché de Noël, c’était la moindre des choses. »

« Tout peut changer en une seconde »

Son regard a évolué sur le handicap, ce qui est pour elle une évidence. De fortes amitiés se sont nouées, au point qu’elle a invité chez elle deux de ses amies toujours soignées au service hospitalier. « Aujourd’hui, je suis plus cool, moins exigeantconfie-t-elle. Avant, je voulais que tout soit planifié au millimètre près, en tant que mère célibataire, que tout soit parfait, impeccable avec mon fils. Là, je n’avais pas le choix. »

Elle a dû transférer son collégien dans un établissement privé, le seul à accueillir des internes alors qu’elle était encore hospitalisée. « Cet accident a vraiment eu un impact sur tout le monde, y compris sur ma famille. » Son fils a pu être accueilli tous les week-ends et une amie l’a dépanné pour une voiture, indispensable là où elle habite. “Nous savons tous que tout peut changer en une seconde mais tant que nous n’en faisons pas l’expérience, ce n’est pas vrai”elle le sait maintenant.

” Le le temps adoucit tout »explique Voltaire dans L’Ingénu. Une maxime qui se réalise pour Sonia qui reprend petit à petit ses marques dans son foyer. « Je partais aux vendanges, je revenais quand il n’y avait plus de feuilles, ce n’était pas si facile. » Et la blessure au bras nécessite au moins deux années supplémentaires de traitement.

Sonia recherche toujours le troisième homme qui l’a aidée le 24 juillet 2024 (lire ci-dessous). Pour la contacter, contactez la mairie de La Champenoise au 02.54.35.69.00 ou La Nouvelle République au 06.88.21.51.93, qui transmettront.

Je recherche un de ses sauveteurs

Ce jour de juillet, à la suite de l’accident, un incendie s’est déclaré dans les chaumes autour du véhicule. « Mon voisin est venu, il est retourné chercher un cric pour essayer de tirer le véhicule. Il y avait aussi un agriculteur qui est intervenu avec sa herse pour empêcher le feu de se propager et un troisième homme, qui est retourné au restaurant chercher un extincteur. » C’est son intervention qui a permis d’éviter que le feu ne se propage à la voiture alors qu’elle se trouvait encore à l’intérieur.

Les trois hommes l’extraient du véhicule avant l’arrivée des secours. Elle a pu remercier les deux premiers mais le dernier protagoniste reste pour le moment inconnu. Ce troisième homme est revenu au restaurant La Champenoise peu après l’accident mais ses coordonnées ont été perdues. «J’aimerais vraiment le retrouver, le remercier, Sonia explique simplement. Je lui dois beaucoup. » Elle a déjà tenté d’appeler via les réseaux sociaux et espère pouvoir reprendre contact.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Prison et réinsertion au menu du Conseil de gouvernement
NEXT Une marche blanche pour sauver Rillette, le sanglier menacé d’euthanasie