L’utilisation de l’intelligence artificielle dans la lutte antitabac sur les réseaux sociaux

L’utilisation de l’intelligence artificielle dans la lutte antitabac sur les réseaux sociaux
L’utilisation de l’intelligence artificielle dans la lutte antitabac sur les réseaux sociaux

Dans un commentaire publié dans Tobacco Control[1]des chercheurs de la Yale School of Medicine et de l’Université du Texas à Austin explorent le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) générative comme outil de lutte contre le tabagisme sur les plateformes de médias sociaux. Ils mettent cependant en garde contre son utilisation abusive, soulignant la frontière ténue entre ses avantages et ses risques.

L’étude met en évidence la croissance rapide d’outils tels que ChatGPT, qui compte désormais plus de 180 millions d’utilisateurs, et leur potentiel pour relever les défis de santé publique. « L’IA générative est plus qu’une nouveauté technologique ; c’est un perturbateur qui a le pouvoir de façonner le comportement sociétal », note le Dr Grace Kong, l’auteur principal de l’étude.

L’utilisation généralisée des médias sociaux par les adolescents et les jeunes adultes, la présence importante de contenus liés au tabac et au vapotage, ainsi que les nombreuses données liant l’exposition à ces contenus et une probabilité accrue d’initiation à la nicotine font des médias sociaux une cible importante pour la surveillance du tabagisme. De la même manière, ils constituent des supports de diffusion d’interventions et de messages de prévention antitabac selon les auteurs.

Des outils puissants pour surveiller la publicité sur le tabac et vous proposer des conseils pour vous aider à arrêter de fumer

Les réseaux sociaux sont au service de l’industrie du tabac depuis plusieurs années en diffusant de nombreux contenus en faveur du tabac et autres produits nicotinés.

Le commentaire souligne le potentiel de l’IA générative pour révolutionner la manière dont les contenus liés au tabac sont surveillés et traités. Les outils basés sur l’IA peuvent analyser de grandes quantités de données sur les réseaux sociaux, identifier les tendances, la désinformation et les stratégies marketing rapidement et efficacement. Actuellement, les contenus liés au thème du tabac et de la nicotine ainsi que les réactions à ces contenus sur les réseaux sociaux sont généralement analysés à l’aide d’analyses de contenu qualitatives réalisées par des humains. Les outils d’IA offrent donc un potentiel important pour les chercheurs. Ils peuvent être mis au service de la santé publique et de la lutte antitabac grâce à l’utilisation de l’IA générative pour filtrer et analyser rapidement les contenus pour une surveillance rapide et le développement de contre-messages destinés à ces mêmes cibles.

Les outils d’IA générative pourraient également améliorer les interventions, par exemple en créant des chatbots personnalisés pour l’arrêt du tabac. « Les chatbots intégrés aux plateformes de médias sociaux peuvent fournir des réponses ciblées et opportunes, connectant les utilisateurs aux ressources et encourageant l’abandon du tabac. » suggèrent les auteurs. Cependant, comprendre les interactions entre les utilisateurs et le contenu généré par l’IA reste crucial pour affiner ces interventions.

Défis et préoccupations éthiques

Malgré ses promesses, l’IA générative pose des défis importants selon les auteurs. L’une des principales préoccupations est le « double péril » de la technologie : si elle peut contrer la promotion du tabac sur les réseaux sociaux, elle peut également amplifier les messages pro-tabac/vapotage sur ces mêmes plateformes. L’industrie du tabac exploite également l’IA pour diffuser des informations erronées ou créer des campagnes marketing à grande échelle. De plus, les sociétés d’IA ne divulguent souvent pas les sources de données utilisées ni la manière dont elles sont exploitées, ce qui soulève des inquiétudes quant à la confidentialité et à l’exploitation des utilisateurs.

Le commentaire souligne la nécessité de cadres d’évaluation transparents pour garantir que les résultats de l’IA sont fiables, impartiaux et éthiques, mais également d’une surveillance humaine pour préserver l’intégrité scientifique et la validité des résultats. Selon les auteurs, les décideurs politiques et les chercheurs doivent collaborer pour élaborer des lignes directrices qui donnent la priorité à la santé publique tout en suivant les progrès technologiques.

©Génération sans tabac

AE


[1] Kong G, Ouellette RR, Murthy D. Tob Control Publication en ligne avant impression : doi:10.1136/ tc-2024-058813

Comité national contre le tabagisme |

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV GTA 6 domine déjà 2025 avec des précommandes record qui annoncent un raz-de-marée dans le monde du jeu vidéo
NEXT Un nouvel agent moléculaire pour traiter les pathologies osseuses