Un nouvel agent moléculaire pour traiter les pathologies osseuses

Un nouvel agent moléculaire pour traiter les pathologies osseuses
Un nouvel agent moléculaire pour traiter les pathologies osseuses

Maître de conférences à l’Université d’Angers et praticien hospitalier au CHU d’Angers, Guillaume Mabilleau coordonne le projet Android 2. Ses recherches portent sur les molécules qui réduisent les fractures.


Guillaume Mabilleau.
Depuis une quinzaine d’années, l’équipe Regos du laboratoire Rmes (Médecine Régénérative et Squelette) se concentre sur la physiopathologie et le vieillissement des tissus osseux, avec un intérêt particulier pour la relation intestin/os. ” Si l’on met de côté la partie primaire de l’intestin (qui absorbe les nutriments), on retrouve dans l’épithélium des cellules spécialisées qui libèrent des hormones, explains Guillaume Mabilleau. Nous en avons découvert trois principales, capables de contrôler la qualité de la « brique élémentaire », qui constitue nos os.. »

Cette recherche était au cœur d’Android, un programme destiné à la prématurité Valorisation Satt Ouest lancé en 2016. L’objectif était de développer de nouvelles molécules pour traiter la fragilité osseuse car aujourd’hui, un patient traité sur deux aura encore une fracture. »

Face à ce constat, Guillaume Mabilleau et son équipe se sont penchés sur la qualité de la brique élémentaire. ” Dans de nombreuses pathologies, cette brique peut être altérée, nous avons donc généré des molécules, une dizaine au total, qui ciblent cette brique. »

« Réduire le risque de fracture de 100 % »


Une biopsie osseuse sur laquelle on observe les différentes structures à l’aide d’un micro-spectromètre.

Le reste du projet, nommé Android 1, est un projet de maturation. ” Nous avons apporté la preuve de nos résultats sur deux pathologies de fragilité osseuse : l’ostéoporose postménopausique et l’ostéogenèse imparfaite.ajoute le chercheur. Nous avons été confrontés à un dilemme concernant l’ostéoporose, car les recommandations des agences de réglementation des médicaments ne visent pas à réduire les fractures mais à augmenter la quantité de matière osseuse. Ils abordent le problème à l’envers alors que nous améliorons la solidité des os de 92 % ! »

L’AMM est alors reportée mais la biotech Salto Therapeutics se montre néanmoins intéressée par les résultats et le projet Android 2 démarre en septembre 2024, en co-maturation et la Satt. ” Nous envisageons la création d’une start-up dédiée, filiale de Salto Therapeutics, avant fin 2025 afin de développer la molécule. Après une première étude de sécurité pharmacologique, nous acquerrons des données qui serviront à lancer un essai clinique. »

Android 2 se positionne sur le marché des maladies pédiatriques rares puisque l’ostéogenèse imparfaite concerne majoritairement les enfants. Victimes de fractures multiples, parfois même sans choc, elles peuvent être sujettes à de nombreux problèmes : scolioses récurrentes, déformations faciales, problèmes de croissance, etc. » A terme, nous voulons réduire le risque de fracture de 100 %.. »

 
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