Un auto-stoppeur devenu harceleur condamné à plusieurs mois de prison

Il aura fallu moins de deux semaines à cet homme de 28 ans pour transformer sa rencontre avec une jeune femme vivant dans le bassin du Puy en un véritable enfer. Un an plus tôt, il s’en était pris à une autre femme, exactement de la même manière, se sentant le devoir de « donner une éducation » à ces femmes « pour les protéger ». Le tribunal a ordonné la jonction des deux dossiers qui ont été examinés dans le cadre d’une comparution immédiate, jeudi 2 décembre.

“Sauvez et éduquez ma nouvelle femme”

L’enchaînement des événements a commencé le 17 décembre. Dans l’après-midi, une jeune femme se livre à un bon geste. Alors qu’elle roule en voiture, elle décide d’aller chercher un jeune homme à Brives-Charensac. Ils font brièvement connaissance lors du voyage à Yssingeaux. Ils s’entendent plutôt bien et décident d’échanger leurs numéros de téléphone. Quelques messages suivent les jours suivants et ils décident de se revoir. Le SDF arrive chez elle le 20 décembre. Ils s’apprécient et leur flirt se termine rapidement par une relation intime. Il lui aurait alors tenu des propos enfantins que la jeune femme trouvait étrange à l’époque, sans vraiment comprendre, comme « n’abandonne pas mon amour ». Elle se souvient lui avoir demandé « d’arrêter de parler comme un bébé ». Il s’est alors mis en colère et l’a frappée sous une pluie d’insultes avant de lui demander pardon.

Il est revenu le lendemain, des mots d’amour à la bouche avant que la soirée ne devienne « apocalyptique » selon le président du tribunal. Face à son envie de renouer avec des relations sexuelles, il a ignoré les refus de la jeune femme. Une enquête a été ouverte sur ces faits qui pourraient constituer un viol. Elle n’a pas prévenu la police avant l’après-midi du 31 décembre.

La police d’urgence a appelé mardi pour retrouver l’homme coincé à la porte de l’appartement. Il a simplement répondu qu’il était là « pour sauver et éduquer ma nouvelle épouse ». Outre les messages vocaux et les innombrables appels manqués, la procédure rassemble 51 pages de SMS : menaces de mort ou de torture pour la plupart. Quelques mois plus tôt, son ex-compagne avait porté plainte contre lui, également pour harcèlement. Après leur rupture, il a commencé à la suivre lorsqu’elle allait ou sortait du travail. « Mon intention initiale était de la protéger. »

L’expertise psychiatrique n’a détecté chez lui aucune pathologie particulière. “Il a fait preuve d’acharnement, n’a pas conscience des sentiments de l’autre et reste dans le déni total de son comportement”, a résumé la procureure adjointe Marjorie Szczota avant de requérir une peine de prison de 18 mois, dont huit ferme avec mandat de caution. Le tribunal suivit ces réquisitions ; l’auto-stoppeur est parti sous escorte policière pour rejoindre la prison du Puy où il passera les huit prochains mois.

 
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