Par Martin Lemaire
Publié
2 janvier à 7h30,
mis à jour 2 janvier à 8h56
Alors que certains entament leur Dry January, ou une sobriété totale pendant un mois, voici une boisson tout à fait délicieuse et qui contraste avec les vins désalcoolisés dont l’intérêt reste souvent limité.
Comme le dit le proverbe, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Surtout si vous vous appelez Matthew Jukes. Alors que la vague des vins désalcoolisés commençait à déferler il y a quelques années, ce célèbre dégustateur et écrivain britannique s’est retrouvé dans une situation difficile. On le gronde, on le supplie, on le supplie de prêter son palais et de prendre sa plume pour honorer ce qu’il considère comme un ersatz de vin. «Je trouve ça très mauvais. C’est toujours sucré ou trop simpliste »dit-il encore aujourd’hui, alors que les offres de millésimes exempts de la moindre trace d’alcool se multiplient sur un marché en plein essor. Mais le sujet de la déconsommation du vin l’intéresse. Il n’a pas forcément envie non plus de boire à chaque repas. Notre homme entreprend donc de produire une boisson ex nihilo pour tous ces nouveaux abstinents. Mais ce ne sera pas du vin.
Ainsi commencèrent les expérimentations, seul dans sa cuisine londonienne. Mais comment donner un produit sans consistance alcoolique et sans ce petit supplément d’âme qui manque tant à la plupart des vins désalcoolisés ? « La mission était d’offrir une expérience savoureuse »il résume. En bon Britannique, Matthew jette son dévolu sur le vinaigre de cidre. Cela tombe plutôt bien, car on confère désormais au vinaigre de nombreuses vertus, c’est même sur les lèvres de tous les prédicateurs contemporains du bien-être. S’il communique volontiers sur l’aspect santé (régulation de la glycémie, système immunitaire renforcé, bonne digestion…), Matthieu assure avoir voulu remettre au goût du jour une vieille recette du XVIIIe siècle composée d’une macération de fruits et légumes dans du vinaigre. , consommé par les ouvriers qui travaillaient dans les champs. Pour ce faire, elle réalise une macération à froid, avant la mise en bouteille ou la mise en conserve. D’ailleurs, cela réduit considérablement la quantité de sucre par rapport à la recette originale.
“La clé, c’est l’acidité”
C’est ainsi qu’est né Jukes, proposé soit en petites fioles que l’on peut placer soi-même dans le verre avec de l’eau plate ou gazeuse, soit en canettes toutes prêtes. “La clé, c’est l’acidité”estime celui qui a longtemps travaillé pour le Daily Mail. Au programme, trois « cuvées » très marquantes pour l’amateur de vins : un blanc, un rosé et un rouge. Si les deux premiers jouent une partition aromatique fruitée assez courante dans le monde des produits sans alcool, le « Jukes 6 » (le rouge) se démarque avec ce nez complexe de fruits noirs, d’épices, et cette bouche intense de terre humide assez longue. en bouche.
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Un succès reconnu par le statut de meilleure boisson non alcoolisée au monde aux World Alcohol-Free Awards. « Dans le vin, on recherche la complexité. Avec Jukes, on le trouve”estime Alexandre Bader, directeur général de Billecart-Salmon, qui distribue Jukes exclusivement en France. Quand on connaît la note obtenue ces dernières années auprès des amateurs par la maison de champagne Aÿ, la distribution se fait sans difficulté. Ainsi, on retrouve des Jukes dans des restaurants étoilés parisiens, comme le toujours très spécialisé David Toutain, dans des palaces comme le Meurice, ou dans des hauts lieux de la gastronomie liquide et solide comme la Grande Épicerie de Paris. Jukes est également disponible en ligne via son site Internet. Et du coup, ce mois de janvier sobre paraît plus court.
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