« Créer une réserve foncière dans le Vaucluse »

Vaucluse Hebdo : Comment comptez-vous incarner votre rôle de président du Medef Vaucluse ?

Roland-Paul : Même si j’ai été militant au sein du Medef pendant 10 ans il y a des années, je ne pensais pas que je serais un jour président du département. J’ai vraiment découvert le métier depuis quelques semaines et j’organise mes plannings de président du Medef et de président du GSE en conséquence.

Le plus important pour moi, dans ce nouvel engagement, c’est d’œuvrer pour accompagner le développement économique du Vaucluse et logiquement de ses entreprises. J’entends faire en sorte que les acteurs économiques et les décideurs du ministère soient alignés et solidaires autour de cet objectif commun.

Je dis cela en m’appuyant sur l’expérience acquise au sein de GSE ces dernières années. En regardant tous les projets sur lesquels nous avons travaillé, je constate que les projets immobiliers se déroulent plus facilement dans certaines zones que dans d’autres. Par exemple, celles où la Région, le Département, les administrations locales et les services de l’Etat travaillent ensemble.

Quels types d’actions envisagez-vous de mener au sein du Medef Vaucluse ? ?

Avec le bureau Medef Vaucluse et ses adhérents, nous avons commencé à mettre en place des commissions de travail sur plusieurs thématiques importantes pour la région.

Je pense bien sûr à l’intelligence artificielle qui est un vrai sujet. Chaque chef d’entreprise regarde cela et dit : « Comment puis-je commencer ?« . L’autre sujet qui nous tient à cœur est celui de la transition écologique. La prise en compte du changement climatique est essentielle, notamment pour les acteurs économiques du Vaucluse.

N’oublions pas que parmi les piliers économiques de notre département, on retrouve la viticulture, l’agriculture et des filières comme la naturalité qui dépendent de notre terroir. Nous ne pouvons rester insensibles à ces questions. Je pense qu’il faut évoquer ce sujet de transition écologique.

Il faut aussi s’intéresser à la question du recrutement et de l’attractivité de notre département.

@ F. Delmonte – Roland Paul découvre son nouveau rôle de président du Medef Vaucluse.

Comment fonctionneront ces commissions et quand comptez-vous les lancer ? ?

Les commissions seront liées à celles organisées par le Medef au niveau national où les présidents pourront également y siéger. L’objectif est de faire monter et descendre les idées, je pense que ce va-et-vient est important. Seul, il est très difficile d’exister en quoi que ce soit.

Nous souhaitons aller vite et mettre en place ces commissions dès le début de l’année. Nous y travaillons avec le bureau.

© Tim Boaglio – Bruno Arcadipan (vice-président du Medef et président d’Action Logement), Patrick Martin (président du Medef), Roland Paul (président du Medef Vaucluse), et Jean-Louis Maurizi (président du Medef Sud) réunis lors de l’assemblée générale du Medef Vaucluse le 14 novembre 2024.

Comment fédérer les entrepreneurs du Vaucluse ?

Le plus important est de se retrouver, d’échanger sur les enjeux du territoire et de nos entreprises. Défendre également les intérêts des entrepreneurs.

Comment comptez-vous travailler avec les décideurs privés ou publics ? ?

De belles initiatives ont déjà été lancées. Je pense à ceux mis en place par Vaucluse Provence Attrabilité (VPA), le Conseil Départemental ou encore la CCI du Vaucluse. Je trouve que nous bénéficions tous de travailler ensemble et d’être alignés.

Le Medef Vaucluse doit être au cœur de cet écosystème économique. Je compte renforcer nos liens avec eux et notamment avec la CCI du Vaucluse qui souhaite que les choses avancent dans le bon sens. Nous devons courir ensemble. Je n’en doute pas.

La CCI du Vaucluse a choisi de se concentrer sur la formation. Comment voulez-vous travailler avec elle là-dessus ? ?

Il serait incohérent de réfléchir seul aux besoins de formation de nos entreprises, sans en discuter avec la CCI du Vaucluse. Elle s’est dotée d’organismes adaptés pour proposer des formations. Sur ce point aussi, nous avons évidemment intérêt à travailler ensemble.

Quel est le poids du Medef Vaucluse en termes d’adhérents ? ?

Nous avons relancé une histoire il y a quelques temps. Avec les adhérents, nous faisons campagne pour en ajouter de nouveaux.

I have met many entrepreneurs since my election: U Proximité , KP1, Delta Plus, Blachère Illumination, Florajet, Grand Delta Habitat, Eurenco, Aroma-Zone, Kookabarra, Rhonéa, GRDF, Suez, Enedis…

Nous cherchons à rejoindre aussi bien des grandes entreprises que des petites. Nous regroupons des entrepreneurs qui partagent l’envie de se développer ensemble en disant « Que pouvons-nous faire pour le Vaucluse ?»

Il existe également une quinzaine de fédérations professionnelles. Je pense au BTP, à la Fnaim, à la CRCC, au Barreau d’Avignon, aux Mobiliens, au Comité Départemental des Banques, etc.

© DR – Le bureau du Medef Vaucluse, réuni en conseil d’administration le 3 décembre, est composé d’Olivier Tarrazi (vice-président de l’UPE 13), chargé de la commission des mandats ; Christophe Guignes, secrétaire ; Roland Paul, président ; Gilles Mezari, trésorier.

Quelle est la représentativité du Medef Vaucluse dans les organisations paritaires ? ?

Le Medef Vaucluse est le syndicat professionnel détenant le plus de mandats dans le département. Si l’on prend par exemple les prud’hommes, nous avons 34 représentants à Orange et Avignon. L’un des défis de 2025 est de mener la campagne pour de nouveaux représentants.

What place will Medef Vaucluse have within Medef Sud? ?

Les réponses aux besoins du Vaucluse seront apportées le Medef Sud. Nous nous appuierons sur les outils et les compétences du Medef Sud.

La situation économique reste incertaine et délicate pour les entreprises. Comment pouvez-vous les soutenir ? ?

Au-delà des mandats et de la représentativité des organisations patronales comme le Medef, il y a la relation que l’on peut développer avec le tribunal de commerce d’Avignon qui est importante. Nous communiquons avec les juges consulaires pour mettre en place des mesures.

J’envisage également de travailler avec différentes associations qui soutiennent les entrepreneurs en difficulté comme 60 000 Rebonds. Les chefs d’entreprise confrontés à des problèmes de trésorerie se retrouvent souvent trop seuls. Nous travaillerons également avec les banques et l’Ordre des comptables agréés.

© Tim Boaglio – Une visite du groupe GSE, fleuron français de l’immobilier d’entreprise présidé par Roland Paul, s’impose pour les membres du Medef et les acteurs économiques de la région.

Y a-t-il des points qui vous paraissent importants pour renforcer l’attractivité économique du Vaucluse ? ?

De par mon métier, je mettrai les terrains en haut du tas, ce qui est un vrai sujet. Quand on se rend dans un département ou une région pour travailler sur un dossier, au sein de GSE, on sent vite les projets qui vont vite se développer quand tout le monde est aligné et dit d’une seule voix : « Comment faire pour que ce dossier sorte rapidement ? » et ceux qui prendront du temps…

Nous avons de super outils dans le Vaucluse, je repense à l’APV. J’espère que le Medef travaillera en équipe sur ces sujets, notamment avec les collectivités locales. Il faut veiller à pouvoir accueillir des projets extérieurs au département, mais aussi permettre aux entreprises locales qui souhaitent se développer de trouver des terrains ou des bureaux gratuits.

L’accès au foncier économique reste un des points noirs du Vaucluse, il n’y en a pas assez. Il y a un vrai travail à faire.

Comment voyez-vous les choses en termes de territoire ? ?

Les échanges devraient être renforcés avec les intercommunalités pour identifier ce territoire et le transformer. Je pense notamment aux friches industrielles. Il y a de la place.

Cela dit, je ne dis pas que c’est simple… Je peux dire que je suis fier d’être dans un pays qui prend très au sérieux la gestion de la biodiversité parce qu’elle est importante. Cependant, parmi les espèces, il y a aussi les humains. Et les humains doivent pouvoir s’en sortir. Il faut donc parvenir à répondre à ces questions…

Cette réflexion doit être développée et enrichie d’échanges entre entreprises et collectivités pour développer le territoire tout en protégeant la biodiversité.

J’apporte l’idée de rassembler les communautés de communes pour qu’on s’aligne les unes sur les autres afin de créer une banque foncière qui permette aux entreprises locales de s’y développer et à celles de l’extérieur d’y venir. installer. C’est un peu ce que nous avons fait à Natura Parc.

On parle souvent du Grand Avignon en termes de territoire d’activité économique. Quel regard portez-vous sur le Nord du département ? ?

Bien sûr le Nord-Vaucluse m’intéresse. Je suis originaire du Nord du Ventoux. Dans cette partie du département, les opérations de développement économique manquent. Il y a encore des choses à faire.

Nous prendrons également contact avec les communautés. Je pense que nous devons faire appel à des compétences. J’ai bien vu la difficulté que rencontrent certaines communes à développer une activité en termes de développement économique. Cela nécessite énormément d’expertise, de ressources et de temps…

En matière d’attractivité, se pose aussi la question du recrutement. Que peut faire le Medef Vaucluse ? ?

Nous avons travaillé sur cette problématique avec VPA. Comment devenir attractif auprès des jeunes en recherche d’activités, de sorties… qui ne trouvent pas forcément une offre adaptée à leurs attentes, notamment le soir à Avignon notamment. C’est une réalité.

En revanche, pour les candidats plus âgés et les couples avec enfants, le Vaucluse offre de nombreux avantages, notamment l’accès à la nature et la qualité de vie. Dans le Vaucluse, il y a toujours un chômage qui est malheureusement supérieur à la moyenne française. Il faut donc attirer des entreprises, des activités et miser sur la formation pour que ces personnes en recherche d’emploi répondent aux attentes des entreprises.

Quels sont les secteurs qui recrutent et ceux qui ont de l’avenir dans le Vaucluse ?

L’agriculture, l’hôtellerie-restauration et la santé sont également des secteurs qui recrutent. Quant aux filières d’avenir, je pense à la naturalité et à l’agroalimentaire. Transformez ce que produit notre territoire !

Nous avons beaucoup misé sur le tourisme ces dernières années, l’activité est importante dans le Vaucluse, mais je pense à la viticulture et à l’agriculture. Pouvoir transformer et valoriser la production locale me semble avoir beaucoup de sens, à la fois durable et favorable au développement économique. Nous bâtissons sur les fondations de notre département. Des bases très solides en agriculture.

Quel message souhaitez-vous envoyer au nouveau gouvernement ? ?

Les entreprises ont besoin de stabilité. Faute de vision politique à long terme, de nombreux entrepreneurs retardent leurs investissements…

Patrick Martin, le président du Medef national, a écrit une lettre ouverte au Premier ministre. J’espère qu’il en a pris note.

 
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