l’essentiel
Le milliardaire multiplie les interventions sur sa plateforme X (anciennement Twitter) en s’en prenant directement à plusieurs gouvernements européens et en soutenant ouvertement l’extrême droite et les mouvements populistes. Une approche qui inquiète les dirigeants du Vieux Continent, compte tenu de l’influence incommensurable du magnat milliardaire de la technologie.
Soutien à l’AfD en Allemagne, charge contre le Premier ministre travailliste au Royaume-Uni, proximité avec Giorgia Meloni en Italie… Depuis son implication dans la campagne de Donald Trump, Elon Musk n’a cessé d’infiltrer les politiques économiques de différents pays. Le magnat de la technologie n’a jamais caché ses sympathies pour les partis populistes européens. Alors que l’influence de l’homme le plus riche de la planète semble désormais illimitée, son plébiscite de l’extrême droite européenne suscite indignation et inquiétude, à deux semaines de l’investiture de son allié et probable futur patron, Donald Trump.
Attaques répétées contre le gouvernement britannique et affaire des « viols de masse »
Elon Musk s’est immiscé dans la politique britannique en multipliant les attaques contre le parti travailliste au pouvoir depuis juillet. Il y a quelques semaines, l’éventualité d’un don de cent millions de dollars (121 millions d’euros) à « Reform UK », le parti d’extrême droite dirigé par Nigel Farage (chiffre du Brexit), avait provoqué un sursaut des conservateurs. Ces derniers craignent d’être engloutis par les extrêmes comme les Républicains aux Etats-Unis. Le multimilliardaire américain s’est également dit favorable à une dissolution du Parlement par le roi Charles III pour provoquer de nouvelles élections législatives.
Dernier coup de théâtre en date, une polémique au Royaume-Uni relancée par le milliardaire autour d’une affaire vieille de plus d’une décennie. Dans une série de messages sur son réseau social, il a attaqué la manière dont les autorités ont traité une vaste affaire de viol et d’exploitation sexuelle de plus de 1 500 filles et jeunes dans le nord de l’Angleterre pendant des décennies.
Dans cette affaire survenue en 2013, la plupart des responsables étaient des hommes pakistanais. Toutefois, les autorités ont été accusées de ne pas avoir pris la mesure de ces crimes et de les avoir passés sous silence. Interrogé sur ces attaques, Keir Starmer a défendu son bilan à la tête du CPS, affirmant avoir « rouvert des dossiers » et avoir « présenté les premiers réquisitoires contre un réseau d’exploitation asiatique ».
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Elon Musk a également qualifié l’actuelle secrétaire d’État chargée de la protection des victimes, Jess Phillips, d’« apologiste du viol génocidaire ». Ces derniers ont récemment estimé qu’il n’était pas nécessaire de mener une enquête nationale sur la gestion de plusieurs scandales d’exploitation sexuelle qui ont ébranlé le pays, des enquêtes spécifiques ayant déjà eu lieu pour plusieurs d’entre eux. Depuis, elle fait l’objet de violentes attaques sur les réseaux sociaux. «Ceux qui répandent des mensonges et de la désinformation […] ne s’intéressent pas aux victimes. Ils s’intéressent à eux-mêmes», a dénoncé Keir Starmer lors d’une conférence de presse tenue lundi.
Soutien à l’extrême droite allemande
Elon Musk s’est également immiscé dans la campagne électorale allemande, deux mois avant le scrutin de février, en soutenant le parti d’extrême droite allemand sur sa plateforme X. « Seule l’AfD peut sauver l’Allemagne » a lancé le milliardaire américain Elon Musk.
Le 8 novembre déjà, il avait qualifié Olaf Scholz de « fou », à la suite de l’éclatement de la coalition gouvernementale en Allemagne le 6 novembre, qui débouchera sur des élections anticipées le 23 février. ex-RDA où l’extrême droite a réalisé des scores historiques, il a déclaré que les positions de l’AfD ne lui semblaient pas « d’extrême droite ». Elon Musk l’a répété vendredi soir : « Bien sûr, ce n’est PAS ‘l’extrême droite’. Juste des politiques de bon sens.
Et dans la foulée, très peu de temps après que les motivations de l’attaque présumée d’un marché de Noël en Allemagne aient été connues, Elon Musk a reposté un tweet qui affirme que “c’est le résultat direct d’une immigration massive non réglementée”. L’agresseur s’est finalement révélé être un fervent partisan de l’extrême droite allemande et adhérant aux idéologies d’Elon Musk.
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Tollé en Europe
Le secrétaire général du parti social-démocrate (SPD) d’Olaf Scholz a mis en garde contre toute ingérence extérieure dans la campagne allemande. “Si le milliardaire Elon Musk s’engage désormais activement dans la campagne électorale avec sa plateforme X pour donner un élan à l’AfD, c’est un signal alarmant”, a déclaré Matthias Miersch au média T-Online. Un député européen de l’opposition conservatrice, Dennis Radtke, a qualifié Musk de « menace ».
« Il y a dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire de l’un des plus grands réseaux sociaux au monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne… qui l’aurait imaginé ? de son côté, a lancé Emmanuel Macron.
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“Je trouve inquiétant qu’un homme disposant d’un accès considérable aux réseaux sociaux et de ressources économiques importantes puisse s’impliquer aussi directement dans les affaires intérieures d’autres pays”, a déclaré lundi le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre. .
