Haine en ligne | Mesures pour éviter une montagne de plaintes, déclare Arif Virani

Haine en ligne | Mesures pour éviter une montagne de plaintes, déclare Arif Virani
Haine en ligne | Mesures pour éviter une montagne de plaintes, déclare Arif Virani

(Ottawa) Le ministre fédéral de la Justice, Arif Virani, estime que les mesures de protection prévues dans son projet de loi visant à contrer la haine en ligne empêcheront la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) d’être submergée par une montagne de plaintes de citoyens qui ne s’entendent pas sur ce qui constitue un contenu haineux.


Publié à 07:03



Émilie Bergeron

La Presse Canadienne

Le projet de loi C-63 prévoit modifier la Loi canadienne sur les droits de la personne afin de définir la publication de discours haineux comme une forme de discrimination. Si le projet de loi est adopté dans sa forme actuelle, les personnes qui s’estiment victimes de discours haineux en ligne devront déposer une plainte auprès de la CCDP dans l’espoir que le Tribunal canadien des droits de la personne statuera en leur faveur.

Les articles du projet de loi C-63 portant sur ce sujet reviennent sur une disposition législative qui avait été supprimée par l’ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper.

« Ce que nous avons entendu, c’est qu’à l’époque où cela existait, […] « Ils ont dit, oui, il y avait beaucoup de plaintes et qu’il était difficile de gérer toutes les plaintes », a déclaré le ministre Virani à propos de la CCDP dans une récente entrevue avec La Presse Canadienne.

Il a assuré que le gouvernement de Justin Trudeau avait ajusté la situation avec son projet de loi. « Nous avons écouté cela et avons mis en œuvre des améliorations », a-t-il déclaré.

Parmi les ajustements qu’il a énumérés, M. Virani a affirmé que la définition du contenu haineux inscrite dans le C-63 est « tout à fait claire » et « liée à la jurisprudence », mentionnant qu’elle est utilisée par la Cour suprême depuis 2013.

Le projet de loi établit que les « contenus incitant à la haine » sont ceux qui « expriment la haine envers un individu ou un groupe d’individus ou manifestent une diffamation à leur égard et qui, compte tenu du contexte dans lequel ils sont communiqués, sont susceptibles d’attiser la haine ou la diffamation d’un individu ou d’un groupe d’individus sur la base d’un tel motif de discrimination illicite », peut-on lire.

Il est précisé qu’un contenu ne peut être considéré comme haineux « au seul motif qu’il exprime du dédain ou de l’aversion ou qu’il discrédite, humilie, blesse ou offense ».

Depuis le dépôt du projet de loi C-63 à la fin février, les libéraux ont dû faire face à une vague de critiques de la part de nombreuses personnes qui craignent que leur liberté d’expression soit limitée. La célèbre écrivaine Margaret Atwood avait relayé ces craintes sur le réseau social X.

C’est en raison de préoccupations similaires que l’ancien gouvernement Harper a éliminé ce qui était autrefois l’article 13 de la Loi canadienne sur les droits de la personne.

Convaincu que sa refonte des anciennes dispositions législatives ne porte pas atteinte à la liberté d’expression, M. Virani multiplie les déclarations depuis fin février pour insister sur ce que, selon lui, le projet de loi ne contient pas. Cela pourrait suggérer qu’il consacre moins de temps à insister sur ce que contient le projet de loi C-63.

« Pour moi, il fallait expliquer […] « À plusieurs reprises, ce que nous ne faisons pas, c’est juste pour souligner que c’est une approche assez mesurée, assez appropriée, assez liée à nos propres droits ici au Canada et à nos protections qui sont protégées par la Charte canadienne des droits et libertés », a-t-il résumé lors de l’entrevue téléphonique.

Le ministre a ajouté que la définition choisie « n’est pas la mienne, ni celle de Justin Trudeau ou de notre cabinet libéral », répétant qu’elle émane du plus haut tribunal du pays.

M. Virani soutient que le CCDP pourra « rejeter sommairement » les plaintes « dès le début du processus si l’objet de la plainte ne touche pas à la définition de la haine ».

Le ministre a également souligné une disposition donnant à la commission le pouvoir discrétionnaire de rejeter une plainte parce que le rapport est jugé « frivole, vexatoire ou entaché de mauvaise foi ».

De plus, des frais pourraient être exigés «contre une personne qui aurait abusé du processus de la commission», a noté le ministre.

M. Virani a déclaré qu’il était réceptif à toute demande de ressources supplémentaires que la CHRC pourrait formuler.

Les libéraux promettent de légiférer contre les contenus préjudiciables en ligne depuis la campagne électorale fédérale de 2019.

Le projet de loi C-63 a à peine été adopté par le Parlement depuis son dépôt. M. Virani blâme les conservateurs, qu’il accuse de bloquer l’avancée de l’étude législative.

À ce sujet, un porte-parole du chef conservateur a déclaré la semaine dernière que l’entente que les libéraux ont avec les néo-démocrates leur permet de prioriser ou de contrecarrer n’importe quel projet de loi à leur guise, « contrairement à leurs lamentations ».

Le chef parlementaire des néo-démocrates, Peter Julian, estime pour sa part que tout retard est imputable à Justin Trudeau.

Le Bloc Québécois a demandé en vain que le projet de loi soit scindé afin que d’autres articles de la proposition législative visant à protéger les mineurs contre l’exploitation sexuelle en ligne soient adoptés rapidement puisque, selon le parti politique, ces éléments font consensus, contrairement à ceux relatifs aux publications haineuses. .

Avec les informations de Stephanie Taylor

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Résultat des élections législatives 2024 à Orvault (44700) – 1er tour [PUBLIE] – .
NEXT un village entier dénonce sa conduite jugée dangereuse, le conducteur condamné