Les dragueurs d’électeurs ont aussi fait leurs courses à Châtellerault

Les dragueurs d’électeurs ont aussi fait leurs courses à Châtellerault
Les dragueurs d’électeurs ont aussi fait leurs courses à Châtellerault

Entre deux odeurs de paella et de poulet rôti, les candidats aux élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet 2024 le 4e Vienne parcourent, ce samedi matin 22 juin, les allées du marché de Châteauneuf à Châtellerault (1).

“Je suis le candidat, si vous avez des questions”

« Ce n’est pas la folie des grands jours. Après le 20 du mois, c’est compliqué pour les gens et leur porte-monnaie”A noter les communistes Patricia Bazin, Jean-Louis Moreau et le syndicaliste Patrick Juin (CFDT) qui soutiennent (malgré lui) leur candidat du Nouveau Front populaire (NFP), Yves Trousselle. « Je suis le candidat, si vous avez des questions, je suis là…, lance l’intéressé qui ajoute : Il y a un effet dynamique dû à l’alliance de la gauche, contre le RN et la Macronie. »

Au siège de PC à Châtellerault, près du marché de Châteauneuf, on affiche la couleur.
© (Photo NR-CP, Denys Frétier)

Le RN, en effet, arrive et rencontre le cartel de gauche au milieu des étals. Pas un autre mot. A peine un regard. Froide indifférence entre les deux camps.

Après la surprise de son investiture, Yves Trousselle, le candidat du Nouveau Front Populaire, pousse avec conviction.
© (Photo NR-CP, Denys Frétier)

Ils chambrent le RN

Hager Jacquemin, le parachutiste bordelais, salue les commerçants. “J’espère que nous gagnerons!” » lui crie un maraîcher. La protégée de l’élue RN Gironde Edwige Diaz, accompagnée de Kevin Courtois (patron du RN 86), lui glisse : « Ceux qui ne votent pas pour nous, ne leur dites pas d’aller voter… »

Un passant reçoit un bulletin RN : ” On croise les doigts. Nous en avons marre. Un changement est nécessaire. Quand on voit le gouvernement actuel, c’est une catastrophe. L’insécurité est permanente. »

Le ton change lorsque trois jeunes du quartier brandissent des tracts PFN et chahutent l’équipe du RN. « Vous voyez, nous sommes l’ordre, eux sont le désordre ! »réagit Hager Jacquemin.

Le marteau et la faucille sont toujours là

Sur l’autre marché, celui des Halles, de l’autre côté du pont Henri-IV, les flirteurs d’électeurs sont toujours là.

On découvre un candidat issu de l’Alliance centriste : Patrick Minot. L’agriculteur de Voulême de 52 ans est réprimandé par un ancien enseignant qui lit son tract sur la « réintroduction des savoirs fondamentaux ». Elle le regarde : « Êtes-vous enseignant ? Êtes-vous un expert en la matière ? Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! »

Le candidat Patrick Minot, peu connu sur le marché.
© Photo NR

Un peu plus loin flotte l’éternel drapeau rouge de Lutte Ouvrière. Son candidat indestructible, Patrice Villeret, distribue de toutes ses forces son stock inépuisable de tracts marqués du sceau de la faucille (des paysans) et du marteau (du prolétariat ouvrier). « Le drapeau rouge est notre boussole ! Nous sommes des communistes révolutionnaires. Nous représentons le camp des travailleurs. Nous sommes contre les gouvernements de droite et de gauche. Nous serons menés à coups de bâton par les uns et à coups de matraque par les autres ! “, » craint l’ancien syndicaliste CGT des Fonderies du Poitou, âgé de 56 ans.

Patrice Villeret, stakhanoviste aux élections.
© (Photo NR-CP, Denys Frétier)

« Nous sommes pourchassés ! » »

Salades, tomates, pommes de terre… côtoient les tracts dans les paniers. « Nous sommes pourchassés ! » »tente d’esquiver un passant devant un candidat. « On ne sait pas ce qui va se passer dans quelques jours aux urnes, dans la rue, au gouvernement… », déplore un autre. Bref, un dernier samedi d’une campagne éclair avant un premier tour incertain.

(1) Lors de notre reportage, nous n’avons pas croisé le candidat du Modem, Nicolas Turquois, mais il était présent sur les marchés et a reçu dans l’après-midi une visite solidaire de François Bayrou au club de rugby local.

 
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