La Fierté de Sudbury revient sur sa décision et ne tiendra pas son défilé le mois prochain, suite à l’indignation de certains membres de la communauté face à la présence policière.
La présence des forces de l’ordre est requise pour obtenir un permis d’événement auprès de la ville, car l’itinéraire choisi nécessite un certain contrôle de la circulation.
Le défilé de l’année dernière avait été annulé pour des raisons similaires, mais le conseil d’administration de l’organisme à but non lucratif souhaitait ramener l’événement cette année afin d’accroître la visibilité de la communauté 2SLGBTQ+ dans un contexte de montée de la haine à travers le pays.
La décision a cependant suscité plusieurs réactions. Plusieurs membres de la communauté ont partagé leurs expériences négatives avec les forces de l’ordre lors d’une réunion de la Fierté de Sudbury il y a quelques semaines.
Le président de l’organisation, Nathan Kanasawe, affirme que le débat sur l’opportunité d’organiser ou non un défilé a donné aux membres de la communauté l’occasion de se parler.
J’ai l’impression d’avoir parlé à plus de gens au cours des deux dernières semaines qu’au cours des deux premières semaines après être devenu président. Je pense donc qu’il était vraiment important que tout se passe ainsi
il a dit.
Au lieu du défilé, la Fierté de Sudbury organisera un rassemblement communautaire à la mi-juillet.
Conversations complexes
Nathan Kanasawe mentionne que les conversations sur la police lors des événements de fierté sont compliquées, chacun ayant des expériences différentes avec les forces de l’ordre.
Certaines personnes n’ont jamais eu d’expériences négatives avec la police, tandis que d’autres en font régulièrement
dit-il, ajoutant qu’il a vécu des expériences à la fois positives et négatives à Sudbury et ailleurs.
Dans une déclaration écrite envoyée vendredi, la porte-parole du Service de police du Grand Sudbury, Kaitlynn Dunn, a déclaré : comprendre et respecter
sentiments partagés.
Notre objectif ultime est d’améliorer ces relations tout en assurant la sécurité du public lors d’événements où une présence policière est requise.
continue-t-elle.
M. Kanasawe estime que la décision de ne pas organiser le défilé dépend en fin de compte de ce qui est juste et équitable. Il espère que les gens de la communauté 2SLGBTQ+ profiteront de ce moment pour se rassembler.
Démissions du conseil d’administration
Trois membres du conseil d’administration ont quitté leurs fonctions ces dernières semaines.
Le directeur financier de l’organisme, Matthieu Morin, a démissionné lundi. Il croit que la Fierté de Sudbury aurait dû organiser le défilé, même si la police doit être présente aux intersections.
Mon expérience personnelle avec la police n’a jamais été formidable
il a dit.
Matthew Morin, ancien directeur financier et militant de Fierté Sudbury, est photographié lors d’une manifestation en soutien à Tarun Godara, un résident gay de Sudbury menacé d’expulsion vers l’Inde.
Photo : CBC/Erika Chorostil
Mais il estime que les avantages dépassent les inconvénients, la police constituant une barrière entre les participants au défilé et les contre-manifestants potentiels.
Cette organisation est censée être là pour nous protéger. Je crois que cela peut être changé grâce à la communication
dit M. Morin.
Appel à plus de bénévoles
L’actuel secrétaire de Fierté Sudbury, Cory Gaudette, envisage également de quitter son poste et de se concentrer plutôt sur le bénévolat et la planification d’événements au sein de l’organisation.
Il dit avoir beaucoup appris tout au long de ce débat.
En écoutant les témoignages des gens, nous avons tout de suite compris que les gens ne voulaient pas que la police soit présente pour de bonnes raisons.
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Cory Gaudette demande à la communauté 2SLGBTQ+ de s’impliquer dans l’organisme Sudbury Pride.
Photo : Radio-Canada
Il estime que la récente promesse de rendre les réunions et la prise de décision plus transparentes portera ses fruits.
La communauté se rend compte que le conseil d’administration n’est pas tout-puissant et que nous n’avons pas toutes les réponses, et que nous avons vraiment besoin de beaucoup plus d’aide.
dit M. Gaudette.
Il y a actuellement plusieurs postes vacants au sein du conseil d’administration et de plusieurs comités, dont un nouvellement formé axé sur les ressources de sécurité lors des événements de la Fierté.
D’après un reportage d’Aya Dufour de CBC
