L’enquête sur l’assassinat de Jean-François Servetto s’accélère. Jérémie Benati, a été mis en examen et placé en détention provisoire ce vendredi 21 juin pour « assassinat et vol en bande organisée » et « association de malfaiteurs » par un juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille. Une information confirmée par Nicolas Bessone, procureur de la République de Marseille.
Selon une source proche de l’enquête, “Il s’agit d’une avancée significative dans l’enquête, qui a permis de confirmer des éléments importants.” Selon nos informations, les investigations auraient permis de relier cet homme à une voiture utilisée lors de l’incident.
Les autres personnes arrêtées ont été libérées
Ce mardi 18 juin, la section de recherche de la gendarmerie corse et de la police judiciaire de Haute-Corse a procédé à sept interpellations dans le nord de l’île, dans cette même affaire. Les autres personnes ont été libérées, sans qu’aucune charge n’ait été retenue à ce stade.
Jean-François Servetto, 56 ans, défavorablement connu de la justice pour des faits liés au crime organisé, a été touché à la poitrine par un seul projectile, dans sa maison située dans le hameau de Poggio-Mezzana. Une balle propulsée par un tireur embusqué, tapi dans la nuit, à environ 80 mètres de sa cible.
Son épouse, présente au domicile, avait prévenu les secours. Jean-François Servetto est décédé des suites de sa blessure lors de son transport à l’hôpital de Bastia. L’enquête sur cet homicide a été rapidement reprise par la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.
Le 1er février 2021, Jean-François Servetto échappe à une tentative d’assassinat à Santa-Lucia-di-Moriani.
Touché par un projectile à la main alors qu’il conduisait une voiture, il n’a été que légèrement blessé et a pu prendre la fuite. Les Jirs de Marseille se sont également saisis du dossier.
Silvareccio Survivant
Jean-François Servetto était surtout connu pour être l’unique survivant du massacre de Silvareccio, survenu le 3 juillet 2013. Trois personnes sont mortes dans cette embuscade sur une route de montagne en Castagniccia.
Dans le véhicule des victimes, des armes à feu et des gilets pare-balles ont été retrouvés par les enquêteurs.
Ces derniers étaient persuadés qu’il s’agissait d’un projet « d’expédition punitive » sur fond de conflit entre bandes criminelles rivales. C’est ce qui a amené Jean-François Servetto à comparaître, en mai 2016, devant le tribunal correctionnel de Bastia. Il a été condamné à cinq ans d’emprisonnement pour complot en vue de préparer un ou plusieurs assassinats. A la barre, il a nié la version des faits présentée par le parquet.
